De l’eau pour des frites

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De l’eau pour des frites

Trois cuma se sont associées pour l'irrigation des champs de pommes de terre.

Toute jeune, la cuma de la Garenne a vu le jour pour partager les investissements liés à l’irrigation… mais aussi leurs connaissances techniques.

Voilà maintenant trois ans que la culture de pommes de terre a vu le jour chez quatre agriculteurs de l’Aube. À l’image de Nicolas Charton qui s’est installé en 2020 grâce à ce projet. Mais il ne l’a pas mené seul. Pour y parvenir, il s’est appuyé sur trois de ses voisins. Ensemble, ils ont mis un système d’irrigation des pommes de terre en commun en place pour assurer le rendement.

Pas d’eau, pas de pommes de terre

« C’est en discutant tous ensemble que le projet a vu le jour, se souvient ce jeune agriculteur. Pour eux, qui étaient déjà adhérents à une autre cuma, c’est bien ce système coopératif qui était le plus intéressant selon eux pour monter un projet en commun. » Depuis, ils ont créé la cuma de la Garenne et Nicolas Charton en est devenu le président.

Il a fallu un peu de patience à ces quatre agriculteurs pour créer leur cuma. En 2019, ils prennent leur décision et sont accompagnés par un bureau d’études pour ce projet d’irrigation. Entre-temps, ils choisissent le partenaire pour l’installation, se chargent des démarches administratives et réalisent des essais. Tout cela pour une mise en arrosage en été 2021. Sans oublier l’étape la plus importante qu’est la rédaction du règlement intérieur. Celui-ci spécifie notamment la répartition des quotas en fonction des parts sociales de chacun et met au clair l’organisation de travail du groupe.

Indications techniques

La cuma leur permet ainsi, aujourd’hui, de répartir simplement les charges en lien avec l’installation de transport d’eau et les charges de fonctionnement (entretien, électricité…). Outre la mise à disposition de l’eau, leur cuma permet d’échanger sur cette nouvelle culture de la pomme de terre, même si chacun organise sa production individuellement.

C’est aussi au commencement de leur projet qu’ils ont pu se serrer les coudes. Sans expérience, l’irrigation reste une compétence particulière. Mais l’entraide dans le groupe a permis de mutualiser l’expérience et de résoudre rapidement les soucis de pression et de raccords, notamment.

Être efficace et homogène

Sensibles à la gestion qualitative et quantitative de l’eau, les agriculteurs se sont tournés vers des enrouleurs équipés d’une rampe. Cet équipement leur permet une application de l’eau plus efficace et homogène, quitte à y passer un peu plus de temps. L’irrigation représente une charge non négligeable dans le coût de production. Elle est estimée à 0,30 € par m3 pour ce groupe qui achemine l’eau sur environ 10 km avant qu’elle soit mise en pression individuellement.

Tous en sont persuadés, sans la cuma, leur projet d’irrigation n’aurait pas vu le jour et avec, la culture de pommes de terre. « Sans le collectif, je n’aurais pu ni conforter, ni pérenniser mon projet d’installation, avoue-t-il. De nouvelles perspectives de diversification s’offrent à nous. »

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