La cuma de Matigny, située sur la commune du même nom, comprend 775 ha de grandes cultures dont 45 ha produits en agriculture biologique. « Sur les cultures bio, nous apportons systématiquement du thé de compost produit sur nos exploitations, indique Guillaume Tupigny, président de la cuma. Nous expérimentons également cette pratique sur une parcelle de pommes de terre conduite en système conventionnel pour en voir les effets. »
Levure sur pommes de terre : un gain de 3 à 5 t/ha pour l’année 2022
Mais l’agriculteur le convient, la fabrication du thé de compost reste complexe. Avec son associé, il décide de tester d’autres formules proposées sur le marché. Pour cela, l’an dernier, il a conduit des essais sur la culture de pommes de terre. Il applique une solution à base de levure selon divers protocoles expérimentaux. Il est suivi par la société Oligo+ dont la mission consiste à accompagner les agriculteurs dans leur démarche d’optimisation de la nutrition végétale. Pour chaque modalité, le taux de matière sèche a été mesuré et les pommes de terre pesées puis calibrées.
« Nous n’avons observé aucune différence significative sur la lavabilité, entre les itinéraires menés avec ou sans levure, précise Guillaume Tupigny. En revanche, nous observons une meilleure tubérisation et des calibres plus homogènes avec l’ajout de levures. Nous l’expliquons par une croissance plus régulière. Selon les modalités, l’apport de levures nous a fait gagner entre 3 et 5 t/ha sur un rendement de 50 t/ha. Toutefois, ces résultats restent à confirmer dans la mesure où nous n’avons qu’une seule année de recul. »
Avantage pour l’apport de petites doses répétées
Les levures peuvent être utilisées de deux manières : soit directement dans la raie de plantation, à la dose de 40 l/ha, soit en végétation de manière fractionnée.
« Dans une parcelle, nous avons réalisé six applications de solution à raison de 30 l/ha par passage, explique Guillaume Tupigny. Dans une autre, nous avons effectué le même nombre de passage pour apporter, en dose cumulée, 50 l/ha. »
D’après les résultats, le biberonnage serait plus efficace sur la croissance de la plante. Avec l’apport de levure, l’agriculteur espère déplafonner les rendements de la culture et s’affranchir de fongicides.
« Moins de phyto, c’est aussi moins de pression réglementaire, souligne-t-il. Il faut poursuivre les essais pour comprendre l’intérêt des levures sur le fonctionnement de la plante mais aussi leur rôle dans l’efficience de l’azote. »
Cette solution coûte environ 1 €/l. « Si nous produisons de bons rendements, ce coût reste peu élevé dans le poste de charges, convient Guillaume Tupigny. Surtout pour une culture à forte valeur ajoutée comme la pomme de terre. »
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