Entraid : Les sujets du Mécalive correspondent réellement à des préoccupations du quotidien agricole ?
Gaëlle Guyomard : « Aux plusieurs réunions d’organisation les participants sont restés mobilisés de bout en bout, avec l’envie d’apporter des idées. C’était frappant de voir que nous étions d’horizons très variés au départ : agriculteurs ou techniciens, éleveurs ou cultivateurs, en bio ou non… Et finalement, il y a eu très peu de dossiers écartés. Les sujets mis en avant sont bien partagés par tout le monde. Avec aussi bien des notions pratiques ou d’organisation… nous aurons vraiment une journée technique, carrée, complète et bien dense !
Que ce soit sur la gestion des adventices où il faut trouver des solutions, sur la délégation, où il y a plein d’idées à proposer, ou sur le tassement des sols… en vingt minutes, les ateliers font le tour de la question et permettent à tout le monde de se remettre à niveau. Et au-delà des démonstrations qui seront très parlantes, il y a le sujet du forum sur l’eau, une problématique à ne surtout pas laisser de côté. Des contraintes vont s’imposer à nos exploitations, c’est une certitude. D’une part c’est important que tout le monde entende ce message. D’autre part cet échange constitue une mise en relation, pour avancer, par exemple au niveau des Bac (bassins d’alimentation de captage). En résumé, le visiteur aura plein de choses à voir. Je suis sûre que tout le monde repartira en ayant appris quelque chose.
Je constate en tout cas qu’il a beaucoup d’envie de s’impliquer dans cet événement, de faire des rencontres, de se mobiliser. Lorsque nous avons lancé la recherche de bénévoles, même des cuma éloignées ont répondu. Des gens viendront de Dieppe ou Neufchâtel jusqu’à Beuzevillette pour aider. »
Entraid : L’édition du 16 mai se tient sur le territoire, et même au pied du bâtiment de votre cuma, quel message faut-il y voir ?
Gaëlle Guyomard : « Ici particulièrement, les agriculteurs ont l’habitude de calculer. Il existe une vraie opposition entre la logique cumiste et des entreprises de prestation bien en place et qui nous challengent sur certaines activités. L’intérêt économique est une dimension primordiale dans ce contexte. Or c’est aussi un domaine où la cuma a des arguments. C’est un peu cela l’idée qu’il y a derrière notre choix d’accueillir le Mécalive 2024 : Montrer que nous travaillons ensemble. Montrer que les cuma sont capables de bien faire les choses.
Si nous parlons de la cuma de la Voie romaine, c’est une occasion de voir, en dehors d’un renouvellement de matériel, les personnes avec qui nous travaillons déjà en intercuma. Et pour notre coopérative de 130 adhérents qui existe depuis longtemps, ce Mécalive c’est aussi une opportunité de remettre une dynamique. »
Entraid : Parce qu’après la construction du bâtiment vous n’aviez plus de projets ?
Gaëlle Guyomard : « Si bien sûr. Le chanvre est un exemple très parlant : Alors que cette culture se développe, la coopérative linière locale Agylin nous sollicite pour investir dans un automoteur de fauche spécifique. Ça montre que pour les idées novatrices, la cuma est là. En même temps, les collectivités frappent à la porte pour que nous reprenions une activité de traitement des déchets verts. Enfin, nous avons ce projet de semoir direct qui a émergé, qui s’est sans doute essoufflé, freiné par des histoires prix. Je suis convaincue que le fait de voir tout ce panel d’outils sur la démonstration de semis ravivera la réflexion. Pour d’autres, ce sera peut-être la réflexion sur le matériel et l’organisation de l’épandage qui avancera. »
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