Si les semis de maïs ne sont pas en avance ce printemps, les conditions restent bonnes dans le Grand-Est. Notamment à Butgnéville, dans la Meuse. En ce 23 mai, six semoirs à maïs étaient présentés et les parcelles semées comparées.
Objectif: une levée homogène
Chaque marque a sa spécificité: twin row, fertilisation localisée ou encore les deux combinés. Les participants ont donc pu comparer les levées des maïs et les matériels. Et aussi constater les différences entre les matériels. L’œil est bien souvent le premier juge dans ce type de démonstration.
Cependant, Florence Binet, ingénieure chez Arvalis a rappelé quelques règles pour assurer un semis réussi. « Tout d’abord, la préparation du lit de semences doit être la plus fine possible, lance-t-elle. Cela permet une germination et levée homogène. Mais aussi un bon ancrage par les racines et ainsi de faciliter aux plantes l’accès à l’eau et aux minéraux. »
Outre cet aspect, il est important également d’éviter le tassement des sols par leur travail ou les tracteurs au semis. « Un sol tassé retiendra moins d’eau et donc moins d’éléments nutritifs », rappelle l’ingénieure. La température du sol est aussi un paramètre à surveiller avec une germination possible dans un sol entre 8 et 10°C.
Enfin, la profondeur du semis vient également conditionner la réussite. « Trop profond, la plantule va perdre de l’énergie à sortir de terre et risque de s’épuiser, fait remarquer Florence Binet. En revanche, un semis trop superficiel sera susceptible d’être attaqué par les ravageurs. Le point d’attention est donc dans la fermeture du sillon. » La fertilisation starter permet de nourrir le développement des racines pour mieux capter la potasse, peu mobile dans la sol.
Densité et écartement des semis de maïs testés
Mais, ce jour-là, les recommandations étaient plutôt consacrées aux densités de semis et à l’écartement des rangs. L’objectif étant d’avoir un maximum de feuilles capables de capter la lumière. La densité de semis varie selon la précocité de la variété et son nombre de grains potentiel par épi. « Pour une variété précoce, on préconise de semer à 100 voire 110 000 grains/ha, le risque de perte étant plus élevé », commente la spécialiste.
L’institut de recherche a également voulu tester les différences de densités corrélés au écartements entre les inter-rangs. L’objectif de ces techniques est d’augmenter la surface foliaire rapidement.
« Avec une densité maximale, on remarque une hausse de la surface foliaire qui dépend de l’année et de la variété, explique Florence Binet. Les tiges sont plus hautes mais aussi plus fragiles. Mais, globalement, le rendement est revu à la hausse.»
Ne pas franchir le seuil
Pour la modalité avec simplement un écartement réduit de l’inter-rang, aucune différence significative n’a été remarquée. En revanche, lorsque les deux variations sont réunies, la conclusion est la même que pour une hausse de la densité.
« La plante est aussi plus compétitive face aux adventices, car le maïs a une croissance plus rapide, ajoute-t-elle. La plante profite également d’une meilleure exploration racinaire. Le seul point de vigilance est le risque de verse. » Sans parler du matériel qui doit être adapté. Cependant, l’ingénieure le rappelle, « il y a un seuil de densité qu’il ne faut pas franchir. Il se situe autour des 120 000 grains/ha. Au dessus, l’intérêt économique est réduit. »
Afin d’illustrer ces propos, Arvalis a conduit plusieurs essais sur l’une des parcelles de Butgnéville: augmentation de la densité, écartement des inter-rangs, profondeur de semis, vitesse et même twin row. Pour cette dernière méthode, les conclusions sont les mêmes que la méthode avec écartement réduit : « Ça fonctionne, mais l’intérêt reste limité puisque cela demande une adaptation du matériel. »
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