Un épisode de gel sur les vignes au mois d’avril dans le quart sud-est de la France, ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel mais plutôt un phénomène récurrent. Par contre ce mois d’avril sera à inscrire dans le livre des records. En effet, des records de chaleur marquaient les 15 premiers jours. « Il y a 10 jours, les températures dépassaient les 30°C » observe Fabien Doudon, viticulteur et président de la fdcuma des Bouches du Rhône. Ces températures ont boosté le développement des vignes.
Des parcelles de vignes touchées à 90 % par le gel
« Nous avons 80 à 90 % des parcelles touchées par le gel. Il n’y aura pas de production cette année » observe le viticulteur. Le stade de développement des différents cépages était 6 et 7 feuilles avec les grappes visibles. « Installé depuis 1991, je n’avais encore jamais connu un épisode de gel aussi tardif. »
Même constat pour Frédéric Rebrond, président de la fdcuma du Var. « Nous avons eu depuis vendredi dernier 4 vagues de gel. Dans mon secteur l’estimation est entre 60 à 70 % des vignes touchées. On en découvrira les conséquences dans quelques jours. »
Le cocktail magique pour ravager de jeunes pousses de vignes était au rendez-vous dans le centre du Var. « Une petite pluie le soir et les nuages qui s’effacent pour laisser place au gel » constate Thomas Paul, président de la Cuma de l’Espava. Du gel entre le 1 et 10 avril « on sait le gérer avec la taille par exemple mais plus tard on ne sait pas faire. » La conséquence de ces derniers jours est 22 ha de vignes gelées dans des parcelles plus en altitude.
Peu de moyens pour lutter contre le gel
Pour ces viticulteurs, le seul moyen de lutte consiste à retarder au maximum la date de la taille. Cela permet de reculer la première étape du cycle végétatif. Peu de moyen de lutte actifs sont à l’œuvre. Historiquement, les épisodes de gel de cette amplitude « c’est une fois tous les 15 ans. »
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