Des fourrages protéinés

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Des fourrages protéinés

La collection fourragère, présentée le 29 juin à Saint Mexant, offrait une large palette d’espèces prairiales cultivées en pur ou association, dont certaines riches en protéines.

La quête d'autonomie en protéines sur les exploitations herbivores passe notamment par des fourrages de bonne qualité.

L’enseignement de la biologie végétale peut sembler parfois rébarbatif à certains élèves de l’enseignement agricole. Et pourtant, la connaissance des stades phénologiques de la plante (étude de l’apparition d’événements périodiques dans le monde vivant, déterminée par les variations saisonnières du climat) aide concrètement à comprendre comment l’herbe pousse. Stéphane Martignac, référent fourrages à la chambre d’agriculture de Corrèze, a rappelé de ce point de vue quelques notions élémentaires : «L’avancement des sommes de températures fait sortir les épis des graminées.»

Stéphane Martignac, référent fourrages à la chambre d’agriculture de Corrèze.

Stéphane Martignac, référent fourrages à la chambre d’agriculture de Corrèze.

Fourrages : « épi qui sort, fauche d’abord »

Justement, pour conserver de la valeur (énergie et azote), il faut faucher dès l’apparition des épis. Gare ! En trois semaines, on peut perdre 15 % d’énergie et jusqu’à 30 % d’azote. Clairement, les deux courbes qui mesurent selon le stade de récolte, d’une part l’évolution du rendement (t de MS/ha) et, d’autre part les valeurs alimentaires (UFL et MAT), se croisent.

Bon impact des légumineuses

Bien sûr, lorsque l’on recherche une meilleure teneur en protéines dans les fourrages, l’intégration d’une légumineuse va entraîner un impact déterminant. Ainsi, dans les résultats observés sur les plates-formes «luzerne», suivies dans le cadre du Programme Herbe et Fourrage du Limousin, la valeur alimentaire mesurée par hectare lors des deux premières coupes d’une luzerne, équivaut à 2, 9 tonnes de soja +2, 9 tonnes de triticale.

Légumineuses : des exigences

Mais il convient de bien tenir compte des exigences des légumineuses pour ne pas louper leur implantation, rappelle Anthony Uijttewall, d’Arvalis – Institut du Végétal.

Anthony Uijttewaal, Arvalis - Institut du végétal.

Anthony Uijttewaal, Arvalis – Institut du végétal lors du débat Mécafourrages 2017.

C’est-à-dire, «tenir compte à la fois du type de sol (profondeur, humidité…) et de son statut chimique (pH, P2O5, K2O…)». C’est à cette condition que l’on pourra bénéficier des nombreuses vertus des légumineuses qui sont alimentaires (valeurs alimentaires plus stables que les graminées et surtout une teneur en MAT de 15 à 30 %), mais aussi agronomiques (bonne tête de rotation et fourniture gratuite d’azote au sol).

Sans oublier la valeur ajoutée des légumineuses en termes de sécurisation du système fourrager avec une production plus importante en été par rapport aux graminées.

* D’après les communications de MM. Stéphane Martignac, chambre d’agriculture de Corrèze, et Anthony Uijttewall, Arvalis – Institut du végétal.


Des bovins mâles finis à l’herbe ?

La ration, constituée de maïs fourrage complétée par des concentrés, fait souvent partie des menus servis aux taurillons. Peut-on substituer dans ce type ration, une partie du maïs ensilage par de l’herbe, tout en gardant les mêmes performances de croissance ? Oui, répond Anthony Uijttewall d’Arvalis – Institut du végétal en se référant aux essais menés par l’Institut sur ce cas de figure, mais à deux conditions toutefois :

  • que la proportion d’herbe dans la ration à base de maïs fourrage ne dépasse pas 30 %,
  • que cette herbe soit de qualité : 0, 8 UFV et plus de 12 % MAT

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