Le terme «méteil» est réapparu assez récemment. Le mot, selon l’encyclopédie Wikipédia, dérive du latin mistilium, lui-même dérivé de mixtus, signifiant «mélange». Il était à l’origine, une culture composée de deux espèces : le seigle et le froment (blé). Aujourd’hui, le terme est employé pour des mélanges de céréales plus complexes, avec une proportion de protéagineux et/ou légumineuses.
Le cas des méteils immatures
Cette culture intermédiaire est sensée produire des stocks intéressants en qualité ou en quantité, en fonction du compromis recherché entre rendement et valeur alimentaire. Pour les chambres d’agriculture du Limousin qui suivent cette culture dans le cadre du «Programme Herbe et fourrages en Limousin», l’objectif d’une production de méteil récoltée précocement serait d’atteindre plus de 4 t de MS/ha à 16 % de MAT.
Si la récolte est plus tardive, le rendement sera plus important mais moins riche en énergie et en protéines. Dans la rotation, un semis de méteil fin septembre ou octobre, récolté fin avril début mai, pourra être suivi par une culture de printemps (ex : maïs ou tournesol…) elle-même récoltée en septembre. Si la récolte intervient plus tard en juin, le choix se portera plutôt sur un semis de culture d’été, type sorgho, trèfle d’Alexandrie, moha (famille des graminées)…
Multi-espèces, multi-conduite
Il n’existe pas un seul schéma de culture. La composition peut intégrer en effet différentes combinaisons d’espèces telles que blé, avoine, triticale, seigle – pois fourragers, féverole – vesce, trèfle… à des proportions variables. Un objectif s’impose toutefois : que le couvert puisse rester debout avec un maximum de protéagineux (plus de 35 pieds au m²) à la sortie de l’hiver.
En Limousin, un semis fin septembre ou octobre permettra de réduire les risques de gel des protéagineux tout en obtenant une production suffisante avec une récolte précoce. La culture valorise bien les fumiers à l’implantation, conjugués à un apport d’azote minéral d’une cinquantaine d’unités d’azote et complétés éventuellement par une fertilisation P et K (à juger en fonction des analyses de sol). Pour la récolte, cibler autour des 900°, base premier février. Cela correspond au début de floraison des pois fourragers d’hiver.
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