Des chantiers de travail du sol
Pour juger des capacités de ce nouveau modèle, nous l’avons mis dans les mains d’une agricultrice de la Vienne, pour des opérations de travail du sol. Pour ce type d’activité, Aurélie Léger utilise habituellement un tracteur plus ancien mais de puissance proche, un Claas Axion 920 (320 ch). Elle conduit également un Puma de chez Case IH, qui lui a fourni d’autres points de comparaison en terme d’environnement de travail. Durant notre essai, elle a réalisé des préparations de sol de fin d’été, avec deux outils. D’une part un déchaumeur à disques traîné Pöttinger Terradisc 6001 (6 m), sur des terres de difficulté moyenne. Et d’autre part avec un déchaumeur à dents porté Horsch Terrano 5 FX (5 m), sur des terres plutôt lourdes et vallonnées.
Le tracteur de notre essai bénéficiait d’une monte de pneus plus larges que le standard, 900 à l’arrière et 650 à l’avant, favorable à une bonne motricité. Il était lesté de 500 kg dans chaque roue arrière, soit 1 t en plus des 11,5 t à vide du tracteur. A l’avant, Aurélie Léger a ajouté une masse frontale de 500 kg sur une partie des déchaumages avec le Terradisc, et une de 1 t avec le Terrano.
Une cabine très confortable
On commence le bilan de l’essai avec la cabine et les commandes de ce tracteur Case IH Optum 340 CVXDrive. Aurélie Léger la juge « très agréable, bien insonorisée, spacieuse. »
Le siège en cuir apporte une touche de classe indéniable. Toutefois, par forte chaleur, cette matière a son revers : » Je portais un short et le cuir devient vite inconfortable sur la peau, par rapport à un siège recouvert de tissus ». La position de conduite s’avère également favorable pour surveiller le travail : « Le siège en lui-même ne tourne pas autant qu’on pourrait l’espérer. Mais la bonne surprise, c’est que le haut du dossier est indépendant, et il pivote très facilement quand le coude le pousse. Moi qui suis petite, on voit alors très bien vers l’arrière,». Autre point important en matière de confort : le bluetooth se connecte aisément, autant pour téléphoner sans les mains que pour écouter la musique de son smartphone. Et la qualité de son de la conversation au téléphone est au rendez-vous.
La console AFS Pro 1200 assure de nombreuses paramétrages du tracteur, et notamment l’affectation des boutons du monolevier Multicontroller. « La prise en main est facile, c’est assez intuitif. Selon l’outil utilisé, j’ai pu facilement attribuer les boutons que je souhaitais aux distributeurs hydrauliques utilisés, et régler le débit comme la temporisation. Pour le chantier avec le Terrano, j’ai par exemple paramétré les boutons situés sur l’aile pour commander le troisième point hydraulique. Il a été facile d’atteler. Ces boutons sont d’ailleurs bien situés car même sans être très grand, on peut les manipuler tout en étant capable de pousser un bras de relevage avec le pied. D’autre part, la commande est précise et progressive, ce qui est important pour atteler ». Dernier point : les commandes d’ailes fonctionnent indépendamment des commandes intérieures. Il n’est donc pas nécessaire de remonter en cabine pour les activer comme sur d’autres tracteurs.
L’hydraulique s’adapte aux besoins
Sur le chapitre de l’hydraulique, Aurélie Léger aime beaucoup les leviers de décompression situés sur les prises. « Il n’y a pas besoin de tirer très fort pour débrancher les flexibles, c’est un gros défaut de certains autres tracteurs ».
Au travail, l’Optum 340 CVXDrive a laissé une bonne impression. « Avec la monte de pneus larges et le lestage, il a assuré lors du travail avec le Terrano en terre lourde. Il fallait bien la masse d’une tonne devant mais il a tiré l’outil en patinant assez peu, même en montée. En descendant les dents entre vingt-cinq et trente centimètres de profondeur, j’ai même pu afficher ponctuellement cent pour cent de charge moteur. Mais Le tracteur avançait bien, à seulement trois quatre kilomètres heure, contre environ six kilomètres heure sur le plat à profondeur normale. L’Optum a très bien réagit face au test terrain.»
La transmission à variation continue et le moteur fonctionnent en bonne harmonie. « Après avoir réglé l’agressivité de la transmission selon mes besoins, je l’ai trouvée souple, très réactive et sans à-coups ». Les déplacements sur la route se sont très bien passés. Ce tracteur offre une bonne capacité de freinage, même si la mise en route de l’assistance peut surprendre. En effet, c’est alors le ventilateur de refroidissement qui s’active alors à pleine puissance, en mode pales inversée. Ça souffle très fort !
Une direction souple
Malgré son gabarit et la présence de pneus larges, l’Optum braque bien. Et surtout, le volant se manipule sans efforts. D’autre part, en mode autoguidage, le tracteur prend rapidement la ligne à suivre, sans zigzaguer en s’engageant.
Le tableau global de ce tableau se révèle finalement très favorable à l’issue de cette prise en main de quelques jours. Toutefois, il demeure certains détails qu’Aurélie Léger aurait aimé mieux conçus par le bureau d’études.
D’abord en termes d’accessibilité. « Le bouchon de l’AdBlue est peu accessible, trop masqué par le garde boue. On voit d’ailleurs aux marques sur le plastique que le pistolet frotte quand on fait le plein. Je trouve aussi que la batterie pourrait être plus facile d’accès, même si elle l’est plus sur l’Optum que sur mon Puma. » Sous la capot, Aurélie Léger préfère les radiateurs qui s’ouvrent à la manière d’un livre. Ils sont selon elle plus faciles à souffler que ceux s’ouvrant vers le haut comme sur l’Optum. En cabine, peu de critique sauf l’ouverture du couvercle du compartiment réfrigéré, jugée un peu dure car le couvercle s’ouvre sur le dossier et non vers l’extérieur. La remarque suivante concerne la sécurité. « Il est dommage d’avoir laissé des espaces vides sous le système de dépollution. Il s’y accumule facilement des débris, qui risquent de s’échauffer. »
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com.
– Notre dossier Rayons X sur les tracteurs.
– Tous nos essais et avis d’utilisateurs concernant des tracteurs.