Vers une utilisation de l’eau encore plus efficiente en Espagne

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Vers une utilisation de l’eau encore plus efficiente en Espagne

Grâce à la modernisation de leurs équipement, depuis les années 2000, les irrigants espagnols ont réduit de 20 % leur utilisation d’eau.

L’Espagne, de par son climat aride, est l’un des leaders mondiaux en matière d’irrigation et d’optimisation de la ressource hydrique. Témoignages.

C’est en Espagne que l’on trouve les systèmes d’irrigation les plus performants. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 23 % des surfaces arables, soit les parcelles irriguées du pays, représentent 65 % de la production agricole nationale. Efficace ! Cela montre aussi la nécessité pour les agriculteurs d’avoir accès à l’eau. Surtout pour les cultures à forte valeur ajoutée comme les olives (avec 800 000 ha irrigués), les céréales (761 000 ha), les arbres fruitiers et les vignes (850 000 ha). Toutefois, il faut le préciser, l’Espagne n’est pas un pays aride. Dans certaines régions, l’irrigation n’est pas nécessaire, car l’eau de pluie y est abondante.

En Espagne, l’irrigation est reine

Dans certaines régions, les Espagnols peuvent s’appuyer sur des équipements à la pointe et très modernes pour avoir accès à l’eau. « 80 % des surfaces irriguées le sont grâce à des technologies innovantes qui permettent d’économiser au maximum la ressource en eau, explique Ignacio Lopez Garcia-Asenjo, de l’Asaja, le syndicat agricole majoritaire du pays. Ce peut être des équipements d’irrigation localisée avec des systèmes de goutte-à-goutte qui peuvent être automatiques, ou encore de sprinklers. » L’objectif des associations d’irrigants est d’équiper la totalité des exploitations avec ces matériels.

En revanche, les surfaces irriguées des exploitations restent peu importantes et démontrent une vraie spécialisation des exploitations espagnoles. « La majorité des irrigants cultivent des parcelles de moins de 5 ha, compte Juan Valero de Palma, président du Fenacore, association d’irrigants. Seulement 8 % d’entre eux exploitent plus de 100 ha. »

20 % d’eau en moins

Mais c’est sans compter sur leur savoir-faire. Ils profitent d’ailleurs de nombreuses études sur le sujet des technologies d’irrigation plus efficaces, sur la modernisation des infrastructures ou encore les nouvelles techniques agricoles. Leur objectif est sans aucun doute d’améliorer l’efficacité de l’eau sur leurs plantes. Résultat, « nous sommes les pionniers en la matière, annonce fièrement le président. Nous avons réussi à moderniser nos installations d’irrigation. Nous avons les équipements les plus modernes en termes d’économie d’eau, d’énergie et de coupure de tronçons. »

Les chiffres l’attestent. Depuis les années 2000, les irrigants espagnols ont réduit de 20 % leur utilisation d’eau. « Ce travail était possible grâce au soutien des administrations publiques, reconnaît-il. Le gouvernement a alloué d’une part 1 300 millions d’euros de fonds européens, et d’autre part 200 millions d’euros pour digitaliser les systèmes d’irrigation. »

Vers 10 % supplémentaires pour l’irrigation en Espagne

Les agriculteurs peuvent donc compter sur les pouvoirs publics pour améliorer leur gestion de l’eau. « Nous avons besoin de ces plans ambitieux et d’une bonne coordination entre les organisations pour développer une irrigation durable, estime Ignacio Lopez Garcia-Asenjo. Au niveau européen, il est essentiel que les institutions reconnaissent et promeuvent nos systèmes d’irrigation. »

Car en Espagne plus qu’en France, l’eau est la clé du développement agricole. « L’irrigation est la source de notre autonomie en matière d’alimentation, de stabilité des marchés et de notre sécurité alimentaire, ajoute le responsable d’Asaja. Et de manière générale, c’est aussi un moyen d’assurer le renouvellement des générations et le développement rural. » Un nouveau plan de modernisation de l’irrigation a été lancé en 2022. « Avec des investissements privés et publics de plus 2 400 millions d’euros jusqu’en 2027, qui devraient permettre aux irrigants de réduire encore de 10 % les volumes d’eau utilisés », espère Juan Valero de Palma.

Nouvelles ressources

Pour répondre à ces enjeux, les associations soulignent la nécessité de consolider et de moderniser les réservoirs d’eau ainsi que tous les systèmes de son acheminement. Afin d’être davantage résilients face aux sécheresses, les Espagnols songent à obtenir de nouvelles ressources d’eau telles que le recyclage de l’eau ou encore la désalinisation.

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