À la récolte du maïs fourrager, l’activité n’est pas excessivement chargée. «C’est d’ailleurs un objectif», précise le président de la cuma l’Union. En effet, cette saison de la plante entière s’étale à peine sur le mois de septembre. «Et tous les jours ne sont pas pleins», poursuit Joël Trubert.
«Nous n’avions pas voulu intégrer une intercuma. Certes, nous aurions cumulé plus de surface. Nous avions préféré sécuriser la disponibilité.» Le président se souvient de 2012. Sa cuma basée à Belforêt-en-Perche avait alors eu l’opportunité de créer une intercuma avec un groupe à l’extrême ouest de leur département de l’Orne. «Il y avait un décalage dans les dates de récolte. Aujourd’hui, il s’est bien réduit et ça ne passerait plus», analyse encore le responsable de la cuma l’Union.
Ainsi, la cuma a facturé 320ha d’ensilage de maïs et 220ha d’herbe à ses seize adhérents l’an dernier. Dans ces conditions, la facilité de renouveler le matériel se tend. Et là, la mentalité d’innovation de la cuma joue en sa faveur.
Un nouveau service sur le territoire
L’activité compostage lancée par le passé reste une des particularités de la coopérative. Aujourd’hui, c’est «le binage du maïs en huit rangs avec guidage par caméra» qui arrive. L’an dernier c’est donc autour de l’ensileuse qu’il y avait eu du nouveau puisqu’en 2020, la cuma acquiert un bec cueilleur. Elle récolte ainsi une vingtaine d’hectares d’épi de maïs en ensilage. Bien que la cuma soit riche d’une moissonneuse batteuse, «nous n’avons pas d’activité battage.»
De plus, les deux automotrices ne sont pas de la même marque. L’une est jaune et bleue, tandis que l’autre est verte et jaune. «Nous avons trouvé un cueilleur d’occasion qui servait déjà sur une ensileuse d’ETA», explique Joël Trubert en jugeant que ces 23.000€ constituent «une mise de départ raisonnable pour lancer l’activité», surtout si on la compare au montant qu’il aurait fallu concéder avec une interface neuve. Sans l’entretien, le cueilleur reviendra à 3.600€/an.
«L’idéal serait de faire 60 à 80ha en maïs épi.» La cuma escompte que son nouveau service réponde à une attente au-delà du groupe initial. «Le maïs épi est une question qui avait déjà circulé dans les cuma du secteur.»
Une vingtaine d’hectares en première année
La région reste propice à la culture d’herbe ou de légumineuses. L’ensilage d’épi de maïs y a donc particulièrement des intérêts à défendre. «On concentre l’énergie pour compléter nos rations.» Joël voit aussi une possibilité supplémentaire pour rattraper des ensilages plante entière réalisés dans des parcelles avec peu de grains. Et par rapport au maïs grain humide, l’atout est qu’ici, «l’ensileuse fait tout. La récolte et le broyage.» C’est aussi un process qui évite une phase de séchage. «Nous n’avons pas besoin de faire venir une boudineuse. Le plastique de cette dernière serait aussi plus cher que la bâche de silo. Enfin, c’est plus facile à reprendre», liste l’éleveur normand. «Il faut une dalle en béton. Mais on peut faire en taupinière dessus, ou un petit silo couloir.»
À l’herbe (200€) comme au maïs (300€), la cuma de l’Union facture son service à l’heure rotor (et hors GNR). En 2020, la cuma a appliqué le même tarif que la plante entière aux trois élevages qui ont sollicité cette innovation. Pour la récolte qui approche, «nous ne savons pas encore comment nous ferons. Mais l’idée est d’essayer de raisonner plutôt à l’activité de l’automoteur de manière globale.» Et quoi qu’il en soit, le dirigeant enregistre déjà qu’il devrait y avait au moins un adhérent supplémentaire à valoriser l’initiative.
Ensilage d’épi de maïs, l’atout de décider tardivement
Au moment de lancer leurs semoirs monograines dans leur bocage, les adhérents de la cuma de l’Union ne savent pas forcément sous quelle forme ils valoriseront leurs maïs. Ni dans quelles proportions. «On imagine que selon l’état de nos différents stocks, il sera plus judicieux de prioriser la collecte de matière avec la plante entière, ou qu’à l’inverse, il sera plus pertinent de privilégier la récolte d’un élément le plus concentré possible en énergie…» D’une manière ou d’une autre, ce sera récolté avec l’ensileuse de la cuma. «Mais on décidera un peu au dernier moment.» Le parc de la coopérative autorise désormais toute cette flexibilité. C’est un véritable atout d’autant plus dans un territoire aussi hétérogène.
La cuma et son ensileuse Une bonne cinquantaine d’agriculteurs adhère à la cuma ornaise. Elle réalise 150.000€ de chiffre d’affaires, avec une activité de compostage et de la prestation. Seize élevages adhèrent à l’activité ensilage. En 2012, le groupe a renouvelé son outil. Le volume annuel (pour le maïs) était de l’ordre de 370ha. En 2020, la cuma a facturé 320 ha d’ensilage de maïs, plus 220ha d’herbe. L’ensileuse, une Jonh Deere 7350, sort tout juste de sa période d’amortissement. Le président de la cuma prévoit qu’elle assurera encore deux années. «Le précédent renouvellement avait été fait comme ça déjà: Amortissement sur sept ans, puis deux ans pour constituer le fond de caisse nécessaire à l’acquisition d’une automotrice neuve. Sûrement qu’il faudra envisager l’occasion pour la prochaine.» Seul l’avenir sait ce que le groupe décidera le moment venu. |
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