L’épi, c’est tout !

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L’épi, c’est tout !

Le changement de destinée du maïs sur l’exploitation modifie le choix variétal. Les éleveurs préfèrent désormais les variétés mixtes aux variétés ensilages qu’ils achetées avant.

L’ensilage d’épis est plutôt en vogue. Effet de mode ou réelle solution intéressante pour alimenter efficacement son cheptel ? Un élevage se lance. Le plus complexe semble être de trouver une machine de récolte.

La machine dont la goulotte dépasse les cimes du maïs est bien une ensileuse. Son bec est bien un cueilleur d’épi. Et si derrière elle, la John Deere 7480 laisse un champ recouvert de paille de maïs, c’est que Christelle, Pascal et Gwendal Mancel font désormais le choix de concentrer leur chantier d’ensilage sur la récolte des épis, sur les conseils d’un nutritionniste.

L’ensileuse finit de remplir sa deuxième remorque.

Pour suivre l’ensileuse et son bec cueilleur 9 rangs, les éleveurs ont mobilisé trois remorques et un engin tasseur.

Ce matin-là, l’ensileuse avait roulé une trentaine de kilomètres depuis son domicile : la cuma de Saint-Hilaire-des-Landes. « Á Acigné, notre cuma n’est pas équipée et peu d’autres le sont autour. Celle de Saint-Hilaire est la plus proche», justifie Gwendal Mancel. Pour le reste, le chantier semble plus simple que la récolte plante entière : pour 5 km entre les sites de récolte et de stockage, seulement 3 attelages tracteur-remorque sont mobilisés, face à un bec 9 rangs et un rendement de l’ordre de 7,5 t/ha, quand la plante entière en rendait 12. Au silo, la densité est plus forte et la fréquence d’arrivée des remorques est moindre. «Ça se tasse mieux.»

Reste à anticiper l’usage

Malo Letonturier explique: «Attention à l’avancement. L’aliment est plus concentré, on en met moins.» Pour respecter un avancement de 15 cm/jour, Gwendal Mancel précise que son silo mesurera 1 mètre de haut.

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Gwendal Mancel, associé du gaec du Châlet.

 

Réduire le coût alimentaire

Par rapport à leur système maïs-soja originel, les associés cherchent à réduire leur coût alimentaire. Cette stratégie les conduit à changer leurs ingrédients afin d’être moins dépendants du marché du soja. Ainsi s’explique la complexification de leur système alimentaire. L’an dernier, avec l’introduction de l’ensilage d’herbe (luzerne + RGI), ils constatent déjà une baisse de ce poste de charges. En n’ensilant que les épis de maïs, ils ont pour objectif de densifier leur nouvelle ration : en UFL, l’éleveur table sur une valeur du maïs épi approchant 1,15 g/kgMS.

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Au gaec du Châlet, le silo de maïs épi se construit sous l’œil curieux des génisses.

Dès cette année, leur idée initiale était de ne plus ensiler de maïs plante entière, mais le climat leur a imposé de revoir leurs plans : à cause de la sécheresse, le RGI en dérobé n’avait toujours pas levé au moment des ensilages. En compensation, 7 des 20 ha prévus pour l’ensilage d’épi ont finalement été ensilés en plante entière.

Un méteil céréales-pois-vesce-féverole pour remplacer la tige du maïs

Gwendal détaille la ration hivernale type qu’il envisageait mettre en place dès cette année : « 7 kgMS d’ensilage d’épi de maïs, 5 à 6 kgMS d’ensilage d’herbe, 5 kgMS de méteil, 1 kg de paille et 2 kgMS de betterave », complétée individuellement en concentrés, pour un équilibre à 26 ou 27 kg de lait produits. Il note la complémentarité entre l’amidon du maïs épi, lent, et la betterave, avec ses sucres rapides, grâce à laquelle «il y a une assimilation tout au long du tube digestif.»

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