Lors d’une récolte d’ensilage d’herbe, les conditions ne sont pas toujours réunies pour que le produit se conserve bien. D’où l’idée d’incorporer un conservateur dans l’ensilage d’herbe. Pour se remettre en tête l’intérêt et les limites de ces produits, il suffit de consacrer 6 minutes et 40 secondes au visionnage de la vidéo publiée par la Frcuma Ouest. Intitulée « Les conservateurs de fourrages : c’est quoi et, pourquoi et comment les utiliser ? » et produite avec Elvup, elle s’inscrit dans le cadre du projet Ecolsil’Herbe.
Les conseils d’Elvup pour l’ensilage d’herbe
Céline Cayez, conseillère d’exploitation à Elvup, y rappelle le pourquoi des conservateurs. Pour bien se conserver et offrir un maximum de valeur alimentaire, l’ensilage doit baisser rapidement en pH et en température après la confection du silo. Normalement, une fermentation lactique se produit naturellement grâce à la flore bactérienne endémique. Ainsi, elle réalise le processus d’acidification. Au passage, elle évite aussi le développement de germes indésirables, comme les Clostridium.
Des sucres et pas trop d’eau
Pour nourrir ces bactéries lactiques, il faut des sucres solubles. Plus l’herbe en contient, plus vite elle fermente. D’autre part, deux obstacles peuvent s’opposer à ce que le pH descende rapidement. Soit une forte teneur en matière azotée totale (MAT), qui fait tampon (acidification plus difficile). Soit un fort taux de matière sèche, qui ralentit le processus. Sur ce dernier point, Céline Cayez rappelle dans la vidéo l’objectif de descendre à 35% de matière sèche (MS) pour réaliser un ensilage d’herbe à base de graminées, et 40% pour l’ensilage de luzerne.
Pas de conservateur pour un ensilage d’herbe mal fait
Les conservateurs viennent à la rescousse dans les cas où le fourrage sort des clous côté sucres solubles, MAT ou MS. En revanche, rappelle Céline Caillez dans la vidéo, ils ne compensent pas un mauvais fourrage, ou un silo mal confectionné. Par ailleurs, ils ne se justifient pas pour un silo devant être consommé dans les 6 à 8 semaines.
Deux types de bactéries, deux usages
Autre élément important : les conservateurs font appel à deux types de bactéries lactiques. Celles dites homofermentaires produisent essentiellement de l’acide lactique. Favorisant une acidification rapide et intense, elles conviennent mieux dans le cas de fourrages humides. Les bactéries dites hétérofermentaires forment quant à elles un cocktail d’acides : lactique, acétique et proprionique. Elles s’appliquent mieux à des fourrages secs pour lesquels on craint un échauffement à la reprise du silo.
Bien régler l’ensileuse
Dans la vidéo de la frcuma Ouest, Denis Ripoche, conseiller en agroéquipement à la fédération de Normandie Ouest, aborde également l’aspect machine. Contrôle, entretien et, surtout, dosage. En effet, la plupart des incorporateurs de conservateur fonctionnent sur la base d’un débit en litres par minute. Il faut donc un petit calcul pour obtenir le bon dosage en litres par tonne d’ensilage d’herbe. Enfin, à signaler à propos de l’ensilage d’herbe mais aussi du foin et de l’enrubannage : le document de Cap Protéines « Récolter de l’herbe de qualité – Les clés de la réussite », diffusé par la frcuma Ouest.
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