Les premiers ensilages d’herbe ont donné du fil à retordre à certains chauffeurs d’ensileuse. En effet, on relève de nombreux témoignages de bourrage de l’ensileuse par de l’herbe trop sucrée. Nicolas Bodin (cuma Loing de la Mère en Vendée) explique: «dans les parcelles à petit rendement, la machine bourrait entre le rotor et la soufflerie. L’herbe, très sucrée, collait aux parois. Il a même fallu finir une parcelle à l’autochargeuse».
Un petit tour sur les réseaux sociaux confirme ces difficultés, avec différentes marques d’ensileuse. Le matin tôt ou tard le soir, ça pouvait passer, sinon c’était le colmatage assuré. On a vu des opérateurs arroser les andains au pulvérisateur ou à la tonne à l’eau. D’autres ont activé l’incorporateur de conservateur à plein régime, avec de l’eau claire dans la cuve. Même un tôlage en inox, plus glissant que l’acier Hardox, a pu se trouver pris en défaut.
Bourrage de l’ensileuse par l’herbe trop sucrée, le coupable: la météo!
Le phénomène physiologique est lié à la météo, comme nous l’a confirmé Anthony Uitjttewaal (Arvalis). «L’herbe a bénéficié jusque-là d’un bon rayonnement mais a manqué de chaleur. Elle a accumulé des sucres, sans les utiliser pour sa croissance. En plus, les conditions de préfanage sont très bonnes, la plante sèche vite sans consommer ses sucres». Il observe souvent ce type de situation en zones de piémont et de montage mais plus rarement en plaine. On comprend la surprise des éleveurs et des chauffeurs d’ensileuse.
Les constructeurs réagissent. Ainsi, chez Claas, un kit d’humidification amène par exemple quatre buses à la sortie du rotor. Il est disponible en après-vente et le sera en option d’usine l’an prochain. Pour les autres marques, le concessionnaire a certainement lui aussi une réponse. A vérifier. Encore un équipement supplémentaire à attribuer au dérèglement climatique!
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