Des robots en démonstration et des participants au salon international de la robotique agricole World Fira 2023 qui s’interrogent. « Intégrer l’automatisation dans mon exploitation : quelles sont les attentes des agriculteurs ? » Un débat qui a permis de confronter les points de vue. Deux producteurs nord-américains et deux agriculteurs français ont ainsi témoigné de leur expérience sur le sujet.
Les robots soulagent l’exploitant agricole
Chez Chuck Baresich, l’un des intervenants américains, c’est d’abord l’automatisation du séchoir à grain qui a épargné le travail de nuit à deux salariés. Quant à comparer le travail d’un robot et celui de l’exploitant lui-même, cela reste pour lui difficile. « Les agriculteurs ne comptent pas leur temps et chiffrent donc mal ce qu’ils peuvent économiser grâce à un robot. » Mais, sachant qu’ils sont souvent débordés, ce que fait l’engin autonome est toujours bon à prendre, selon lui. À l’avenir, il pense que les robots apporteront beaucoup d’informations pour aller plus loin dans l’agriculture de précision. Mais il ne faut pas sous-estimer l’organisation de leur transfert d’une parcelle à l’autre.
Les robots dans les fermes pour compenser le manque de main-d’œuvre
Pour Walt Duflock, producteur outre-atlantique, les robots ont compensé un manque de main-d’œuvre. Ils ont également réduit le coût de ce poste. Ils ont aussi déclenché des discussions fournies sur qui, au sein des salariés de son entreprise, allait quitter son poste d’exécutant pour les gérer. Comme son confrère, Walt Duflock estime qu’il y a gros à gagner pour les agriculteurs à mieux valoriser les données recueillies par leurs robots.
Les robots ne fatiguent pas
Jean-Luc Picourlat, agriculteur français et concepteur d’un robot, observe que l’automatisation a pour intérêt de maintenir la qualité du travail jusqu’à la fin du chantier. « Contrairement à l’humain, le robot ne marque pas de baisse d’attention après une longue journée. » Mais il reconnaît que tous les agriculteurs ne manifestent pas le même intérêt pour le changement et l’innovation.
Robots dans les fermes : une requalification du travail
Enfin, Florent Georges, agriculteur et conseiller pour les cuma du Gers, observe une différence. « La prise en main sera plus rapide pour les agriculteurs déjà familiers des technologies telles que l’autoguidage ou l’Isobus. » Selon lui, c’est une requalification du travail qui s’opère avec les robots, plus qu’une substitution. Mais, en raison de leur coût, ils se mettent prioritairement en œuvre dans les cultures à bonne valeur ajoutée. Par ailleurs, il regrette que la réglementation soit autant en retard par rapport à l’arrivée des robots dans les exploitations. Un certain flou juridique règne en effet sur le sujet.
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