Dégâts d’oiseaux, la lutte avance

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Dégâts d’oiseaux, la lutte avance

Dans l'étude de Terres Innovia, les vols de corbeaux montrent des éloignements plus ou moins loin selon l'âge des jeunes.

Les dégâts d'oiseaux dans les cultures de printemps sont redoutés par tous les agriculteurs. Véritable fléau, les conseillers invitent à combiner les solutions et à adopter une approche territoriale.

Avec l’arrivée du printemps, les oiseaux s’installent dans les champs, profitant des semences de maïs, de soja ou de tournesol pour se sustenter. Au grand dam des agriculteurs. Si les solutions efficaces existaient avec notamment le traitement des semences, celles-ci ne sont plus aussi nombreuses et laisse les agriculteurs dans un désarroi. Face aux dégâts d’oiseaux, Terres Inovia conseille de combiner les solutions.

Dégâts des oiseaux, combiner les solutions

Pour tenter de ne pas subir trop de pertes liées aux dégâts des oiseaux, les agriculteurs peuvent adopter plusieurs stratégies. « Ils peuvent essayer de les repousser pour éviter que les oiseaux ne reviennent trop facilement sur la parcelle avec des répulsifs ou des effaroucheurs, liste Christophe Sausse, agronome chez Terres Inovia. On peut aussi essayer de faire en sorte que les oiseaux ne mangent pas les graines cultivées en ajoutant des couverts ou d’autres cultures plus appétentes. Ou encore, cantonner les oiseaux à une seule partie de la parcelle. » Cependant, l’ingénieur le reconnaît, ces solutions ne sont pas satisfaisantes.

Les tirs et piégeages des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts sont pour le moment les solutions les plus efficaces, mais pour cela, il faut que les oiseaux soient classés comme nuisibles. « D’où l’importance de déclarer les dégâts, rappelle l’ingénieur. C’est essentiel pour pouvoir éliminer certaines espèces toute l’année. » L’autre levier peut se trouver dans la lutte collective au sein d’un territoire afin de déterminer les dates de semis.

Mieux connaître les oiseaux

Mais avant tout, les agronomes le disent, il faut mieux connaître le comportement des oiseaux, corbeaux et pigeons notamment. Car, « les attaques sont imprévisibles et les conséquences peuvent être très impactantes sur le rendement », estime Christophe Sausse. Pour cela, il a mené une étude conjointement avec l’OFB (office français de la biodiversité) et a d’abord listé les facteurs de risques d’attaques. Ils sont nombreux :

  • Synchronisation des dates de semis ;
  • Localisation des parcelles ;
  • Météo ;
  • Présence d’un espace boisé.

En suivant les corbeaux dans différentes régions de France (Beauce, Yonne, Drôme et Vendée), Christophe Sausse a constaté deux phases dans le déplacement des oiseaux. « Avant le 9 mai, les déplacements sont journaliers, de trois kilomètres en moyenne autour de la corbeautière, fait-il remarquer. Après cette date, lorsque les oisillons prennent leur envol, les corbeaux partent à la journée et vont beaucoup plus loin. »

D’autres innovations ?

Ces observations peuvent donner des idées de stratégies territoriales à mettre en place en complément de celles dont l’agriculteur dispose déjà. Mais il faut être prudent. Ces résultats ne prennent pas en compte les vols de pigeons. « La lutte contre les oiseaux doit être globale, estime Christophe Sausse. Faute d’innovations, les agriculteurs doivent combiner les leviers et faire remonter les dégâts. »

Toutefois, des innovations technologiques ouvrent l’avenir aux producteurs de maïs, de soja ou de tournesol. « Je pense notamment à des effaroucheurs dotés de capteurs optiques qui alertent et émettent des signaux variés qui seraient plus efficaces », indique-t-il.

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