Peut-on dire que les formules locatives ont le vent en poupe ?
Dominique Forestier, sur la location du tracteur : « Oui tout à fait, même si le marché est encore en développement. Il y a une évolution d’état d’esprit dans l’agricole, la notion d’usage prend de plus en plus le pas sur celle de propriété. Cela s’explique également par la hausse du prix des matériels. Les formules locatives facilitent la budgétisation du coût d’usage d’une machine agricole. Il y a un loyer fixe mensuel (ou annuel) et plus de mauvaises surprises. En outre, selon la formule, il est possible d’intégrer l’entretien et une extension de la garantie constructeur sur la durée du contrat. Aussi, dans le cas des cuma, avec une utilisation plus intense des matériels, cela peut être une solution rassurante. On peut même faire de la location sur une occasion récente. »
Est-ce plus intéressant de louer que d’acheter avec les taux d’emprunt actuel ? Et demain si les taux baissent ?
DF : « Il n’y a pas un produit meilleur que l’autre, chacun répond à un besoin spécifique. Difficile de dire aussi si l’un est plus cher que l’autre, tout dépend du montage financier. Par ailleurs, ce n’est pas forcément la hausse des taux de crédit qui a favorisé le développement de la location. La hausse du prix des matériels et les incertitudes (météo, réglementaires) ont sans doute eu plus d’impact sur les projets d’investissement et leur financement. N’oublions pas par exemple que le prix des tracteurs a augmenté de 30 à 40 % en 5 ans. Donc même si les taux d’emprunt rebaissent, les formules locatives devraient continuer à se développer. »
Faut-il acheter la machine à la fin du crédit-bail ?
DF : « Là-encore, il n’y a pas de règle générale, c’est une question de stratégie de l’agriculteur ou de la cuma. En optant pour une formule locative, on finance un usage, ce qui permet de ne pas avoir à se préoccuper de la reprise/revente du matériel ou de son éventuel obsolescence. Une vision de gestion d’un chef d’entreprise préférée par certains, quand d’autres préfèreront acheter la machine à la fin du contrat pour la conserver plus longtemps. »
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Quels sont les éléments à anticiper avant d’opter pour la location d’un tracteur ?
DF : « Il y a deux éléments à anticiper avant la location d’un tracteur ou d’une machine agricole. Premièrement, le volume d’utilisation de la machine qui va être financée. En effet, d’une manière simplifiée, l’agriculteur va payer la décote de la machine à travers les loyers. A noter, en cas d’imprévus qui impacterait la production, par exemple des vignes grêlées, il est possible de reporter une année complète en fin de contrat, ou de rééchelonner l’année blanche sur les loyers restants. Deuxièmement, il faut déterminer sa stratégie de fin de contrat : le rachat ou non de la machine. »
Demain, y-a-aura-t-il autant de crédit-bail que d’emprunt pour financer les matériels agricoles ?
DF : « Nous pensons que nous atteindrons 30 à 40 % de financement par la location d’ici 4 à 5 ans. Il y a de moins en moins d’agriculteurs et ils ont de plus en plus de surface à gérer. Cette réflexion de gestion de financer un usage va continuer à se développer. Donc oui, nous serons sans doute un jour à 50/50, voire plus à long terme. »
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