Tout ça pour un déchaumage ? L’Agbot qui activait ses chenilles dans plusieurs champs de démonstration en Normandie et en Bretagne étalait ses atouts, mais aussi ses contraintes. Et si la nature du chantier n’était sans doute pas à la mesure de la révolution, c’est qu’une de ces principales limites est qu’aujourd’hui, « l’outil ne contrôle pas le robot. Donc il faut lui atteler un outil qui ne nécessite pas de supervision », explique Damien Cousin (coordinateur Tecmat).
Agbot : idéal pour des chantiers simples
« A priori, cette communication avec les outils est une évolution qui pourrait toutefois arriver assez vite. La prise Isobus est déjà présente », complète Florian Frémont. Et dans un premier temps au moins, le déchaumage constitue un type de chantiers idéal pour apprivoiser le robot. En effet, le conseiller agroéquipement à la fédération des cuma Normandie Ouest imagine mal qu’un agriculteur, « même ayant fait la démarche de l’acheter », lance seule la machine de but en blanc dans ses champs. « La première étape serait déjà de travailler avec un robot esclave : Il fait la préparation du sol pendant qu’on sème à côté. »
Le conseiller machinisme se montre plutôt convaincu par l’outil. Le qualifiant de « très bon point de départ » pour imaginer ce que deviendront les chantiers agricoles à l’ère de la robotique : « Peut-être que demain, le robot prêtera main forte plus longtemps, en travaillant à une vitesse moins élevée, avec du plus petit matériel… » Ce qui sous-entendrait moins de consommation de carburant et d’usure d’outils moins onéreux que des grandes largeurs.
Un premier pas pour le robot agricole
« Nous avons observé en démonstration que les éleveurs déjà équipés en robots de traite seraient particulièrement prêts à l’adopter. Mais le prix est à ce stade très dissuasif, pour un outil qu’il ne sera pas très simple à déplacer d’une parcelle à l’autre », constate pour sa part Gurvan Leboulc’h, conseiller machinisme des cuma en Bretagne. Sur ce plan, le porte-outil autonome rivaliserait en effet plutôt avec des 300 ch qu’avec des tracteurs de sa catégorie de puissance.
Le conseiller normand reprend : « Pour nous, l’idée est de louer le robot pour que des cuma dans différents contextes de production l’utilisent. Ceci permettra d’identifier les limites, mais aussi les plus-values de la technologie. » Déjà l’Agbot qui déchaume tranquillement derrière lui valide une certaine accessibilité : « À utiliser, il s’avère beaucoup plus simple que ce à quoi je m’attendais. Ça s’apparente vraiment à un système de guidage GPS conventionnel. »
Relativement simple à mettre en marche
À ce stade, Florian Frémont dresse enfin une hypothèse du seuil de rentabilité proche de 700 h d’utilisation sur l’année. En précisant : « Tout un tas de paramètres à prendre en compte détermineront réellement les seuils de rentabilité. Mais 700 h par exemple, c’est un volume qui n’a rien d’astronomique quand on regarde l’activité d’un tracteur classique. » Reste donc à voir ce qu’il en sera avec celui-ci.
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