Matériel autonome : l’évolution en prémisse de la révolution ? « Avant d’investir dans un robot, pourquoi pas rendre son tracteur autonome ? » Dans sa présentation aux cuma de Normandie à propos de la robotique agricole, Gautier Savalle pose la question. L’animateur machinisme expose quelques intérêts et difficultés de ce concept. « Le prix risque d’être un peu plus élevé que ce à quoi nous pouvions nous attendre. » Mais le principal frein actuel est qu’aucune solution ne peut encore être commercialisée. « Il reste des questions de responsabilités à trancher », résumet-il.
Le tracteur agricole autonome est techniquement une réalité avec Latitude GPS
Le 20 février, la fédération des cuma de Seine normande prolongeait son assemblée générale par une rencontre avec Latitude GPS. L’entreprise basée dans l’Eure travaille sur cette autonomisation du tracteur agricole et techniquement, « la solution fonctionne », insiste Charles Duval, responsable innovation. Derrière lui, le tracteur de démonstration en fait la preuve. Sans chauffeur, il circule et actionne son outil, comme il l’avait déjà fait dans le champ d’Innovagri en septembre dernier.
« Maintenant, nous avons hâte de le voir sortir travailler véritablement dans les parcelles », prolonge Charles Duval. Car si le robot agricole marche vers son cadre réglementaire clair, le tracteur rendu autonome cherche à lui emboîter le pas. Le responsable précise un objectif : valider la certification du système pour un lancement commercial d’ici à la fin de l’année.
L’hôte des cumistes leur assure la visite guidée des différents modules du kit, en insistant sur les sécurités. « Des boutons bumpers peuvent se déporter aussi sur l’outil attelé. » Comme le bumper frontal, ils commandent l’arrêt immédiat du tracteur. « Toutes ces actions sont doublées par une action mécanique sur la pédale de frein. » Charles Duval glisse en outre quelques perspectives d’améliorations. Si aujourd’hui le pilote automatique repère les obstacles de son environnement grâce à un Lidar, pourquoi ne pas imaginer le compléter ou le remplacer par une caméra. « Une IA pourrait alors analyser l’image et déterminer si l’obstacle est un animal, une branche, ou autre chose. » Le système pourrait ainsi adapter sa réaction.
Le tracteur reste un tracteur
Le kit que promeut Latitude GPS agît sur l’avancement du tracteur, sa direction et la gestion de l’outil attelé via le relevage, la prise de force et l’hydraulique. Gauthier Savalle précise : « Cela ne peut fonctionner qu’avec de la variation continue. » Néanmoins, l’intérêt de ce genre de solutions est que la compatibilité du tracteur est assurée avec les outils déjà présents sur les exploitations. Charles Duval enchérit : « Nous avons là un tracteur que nous pouvons programmer pour qu’il réalise un chantier de façon autonome. Il reste tout à fait possible de l’utiliser de façon classique avec un conducteur en cabine sur le chantier suivant. » Idéal pour lancer progressivement la robotisation des différentes tâches au champ.
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