Un semis de maïs réussi, « c’est une graine qui donnera une plante puis un bel épi, avec une levée homogène et synchrone », pose Céline Bruzeau. La conseillère de la chambre d’agriculture de Bretagne précise que cela passe par une intervention rapide après la récolte de l’interculture. Alors que la chaîne de travaux additionne la fertilisation, la préparation de sol, le désherbage… un tel besoin d’efficacité ne répond pas uniquement à la contrainte du temps de travail. Il en va surtout d’agronomie.
L’agronomie justifie une implantation du maïs performante
« En semant tôt, on profite d’une humidité résiduelle supérieure. Le sol structuré par les racines en place favorisera l’enracinement en volume et en profondeur », liste l’agronome. En outre, la précocité du semis augmente les chances d’éviter un stress hydrique lors du stade sensible de la floraison.
Face à ces exigences, un atelier technique à Mécaélevage 2023 présente trois exemples d’itinéraires pertinents. « Ce sont là des exemples basés sur les pratiques réelles de trois exploitations », précise l’animateur cuma, Jean-Marc Roussel. Dans chaque situation, une cive précède le maïs. De plus, la préparation du semis prend en compte le besoin d’un sol structuré. « Car le maïs est particulièrement sensible au tassement », souligne l’intervenant. Enfin, « il n’y a pas de buse et pas non plus de pendillards ». Les trois exploitations appliquent la fertilisation organique avec un enfouisseur.
Le coût de l’implantation du maïs se corrèle à la durée des chantiers
Dans le premier cas, celui-ci est un outil à disques. Il intervient derrière un labour efficace en débit de chantier grâce à une charrue 10 corps dans un parcellaire avantageux. «Ici on a un besoin de 1 h 25 pour implanter un hectare », poursuit l’animateur cuma. Avec un coût d’implantation de 237 €/ha, cette première solution se montre plus compétitive que la suivante.
Une heure de chantier équivaut au minimum à 80 € de charges
Dans ce second cas, en effet, l’itinéraire nécessite une intervention en amont de l’épandage. L’enfouisseur à dents fonctionnant mal dans les chaumes du seigle. De surcroît, le chantier d’épandage mobilise « un peu de mise en place ». Il implique en effet un automoteur, avec un ravitaillement par camion et caisson. « Au global, il faut ici 2 heures pour implanter un hectare. Le coût revient à 271 €/ha. »
Jean-Marc Roussel précise que ses calculs se fondent sur un coût de la main d’œuvre de 25 €/h. Il analyse surtout : « On voit clairement que plus le chantier demande du temps, plus il coûte cher, car il n’y a pas que la conduite à prendre en compte. Vu les ensembles que nous utilisons aujourd’hui, une heure d’un chantier, c’est au minimum 80 € de charges. »
Ainsi, le dernier cas mis en avant qui combine la préparation du sol et la fertilisation en un passage unique se montre particulièrement avantageux. Avec le strip-till enfouisseur sur un automoteur, puis le passage du semoir, « on tombe à quarante minutes pour implanter un hectare ». Le conseiller machinisme estime un coût qui n’est alors plus que de 148 €/ha.
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