Manon Raineau, 30 ans, vient d’une famille d’agriculteurs. Elle a une sœur de 27 ans et deux frères de 9 ans et 17 ans. Ses grands-parents ont créé une entreprise, reprise depuis par son père, qui produit haricots verts, courges, pastèques et rhubarbe. Elle embauche une vingtaine de salariés permanents et de nombreux saisonniers. Tous les produits sont vendus en direct à des grandes surfaces. Manon est mère de deux filles de 4 ans et de 18 mois. Elle est en couple avec un menuisier. Retour sur le parcours de la présidente de la cuma les Fauchés.
“J’ai toujours eu envie de m’installer en agriculture”
Elle suit des études agricoles dès le lycée, puis en école d’ingénieur. Ensuite, elle complète ce cursus par un master Administration des entreprises. Aujourd’hui, la jeune femme mène de front deux métiers : conseillère agricole dans une banque à 80 % et agricultrice sur une ferme de 127 ha en grandes cultures depuis septembre 2020. “Il y a eu deux départs en retraite et j’ai saisi cette opportunité pour m’installer hors cadre familial”, explique-t-elle.
À cela s’ajoute un coup de main sur les dossiers qualité* dans l’entreprise de son père. Ce qui lui permet de se préparer à la reprise de cette entreprise avec son frère plus tard. Au niveau associatif, elle est vice-présidente des Agr’illuminés qui organisent chaque année avant Noël un défilé de tracteurs illuminés dans les rues de Rilly-sur-Vienne. Elle est aussi déléguée des parents d’élèves.
Manon Raineau : membre fondatrice et présidente de la cuma les Fauchés
La spécificité de l’entreprise de légumes est qu’elle ne dispose pas de surfaces en propre. La production se fait dans le cadre de contrats de mise à disposition de parcelles par des agriculteurs voisins. Ce mode de fonctionnement génère des pratiques d’entraide, de copropriété et de prestation depuis longtemps.
En 2021, le pulvérisateur traîné de l’entreprise commençait à vieillir. Son renouvellement pour un automoteur avec options de précision (310 000 €) a été étudié avec un chauffeur dédié. C’est ainsi que huit exploitations ont créé la cuma les Fauchés (nommée ainsi en hommage à la cuma de leurs grands-parents). Manon, seule femme, a été tout de suite proposée pour être présidente.
Une femme présidente, ça change quoi ?
Manon Raineau ne s’intéresse pas aux aspects techniques des matériels. Cela ne l’empêche pas de donner son avis sur les projets d’achat et leur rentabilité. Elle apporte un autre regard et aussi de la rigueur. “Je veille à ce que les réunions soient efficaces, souligne-t-elle. Je fais attention à recueillir tous les avis”.
La présence d’une femme a un effet apaisant dans les échanges entre hommes. Les choses se disent moins brutalement. “Dans ce groupe, il y a une très bonne ambiance et du respect, j’ai tout de suite trouvé ma place.”
Bilan positif de la présidente de la cuma les Fauchés
“J’apprécie mon rôle dans la cuma, le fait de contribuer à son bon fonctionnement, son dynamisme. Je veille à ce que chacun y trouve son compte et surtout, à maintenir la bonne ambiance qui caractérise le groupe.”
Et des difficultés ? Pour l’instant, aucune. Pas de remarque sexiste ni déplacée. Au contraire, de l’avis de son père, “ses collègues sont aux petits soins pour elle. Ils respectent sa parole et apprécient ses compétences acquises par sa formation et son expérience en gestion.”
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