Les femmes sont de plus en présentes en cuma. À l’image de Véronique Combes. « J’ai été agricultrice durant 40 ans. D’abord comme aide familiale, conjointe, conjointe collaboratrice et enfin associée de gaec avec mon mari sur une exploitation en bovins lait et viande. Et pendant toutes ces années j’ai toujours fait le même travail d’exploitante, mais pas avec le même statut », résume Véronique Combe.
Marquer son territoire
La cuma des Vallées a été créée en 1984. « Mon père en était le trésorier et bien sûr je lui donnais un coup de main pour les papiers. On peut souvent remarquer que quand un homme est trésorier, il n’est pas rare que ce soit sa femme qui face une partie du travail. » Une fois le trésorier à la retraite, C’est tout naturellement que le conseil d’administration est venu frapper à la porte de Véronique. « Leur argument était simple. Je faisais déjà le travail, j’avais aussi commencé à informatiser la comptabilité. C’était une suite naturelle. » Être la seule femme avec des responsabilités dans la cuma demande de s’imposer.
« La première fois que j’ai présenté les comptes, un adhérent a cru bon de mettre en doute mon travail. Là il ne faut pas hésiter à répondre et à s’imposer. C’est ce que j’ai fait et je n’ai plus eu de remarques. La même chose pour les blagues grossières. Elles ne sont faites qu’une fois. Il faut avoir du caractère, plus quand on est une femme. On passe plus l’éponge quand un homme fait une erreur que quand c’est une femme. »
Pas de sur-représentation des femmes en cuma
La question qui est souvent posée à Véronique est : comment fais-tu seule dans un monde d’homme ? « La réponse est simple. Quand on est en réunion à la cuma, nous sommes tous des agriculteurs, des chefs d’entreprise. Nous sommes ensemble pour gérer une structure indispensable à nos exploitations. » Quant à la représentation des femmes dans les cuma, « il ne faut pas de quotas, pas de sur représentation par rapport à la place des femmes en agriculture. Il faut des personnes qui aient envie de s’investir. Alors mon message aux femmes agricultrices : ne restez pas cachées, surtout quand vous faites le boulot. »
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