Un nouveau moulin coopératif créé avec l’aide la cuma oléicole
« Le moulin avait besoin de se moderniser. Jusqu’ici nous déposions nos olives au moulin dans des caisses, indique le président. Durant la saison, les coopérateurs qui se chargeaient de la réception portaient des tonnes d’olives chaque jour. Aujourd’hui, le nouveau moulin est équipé de palox et d’un gerbeur. C’est bien plus confortable pour tout le monde. » Et pour opérer cette mutation technologique, la coopérative oléicole a obtenu le soutien de la cuma. Cette coopérative compte 850 coopérateurs, dont 66 de la commune de Saint-Cézaire-sur-Siagne.
« Malgré de solides subventions du Feader, de la Région, du Département et de la Commune, nous avons souhaité accompagner financièrement le projet porté par la coopérative. Celle-ci a en effet subi de plein fouet la forte augmentation du prix des matériaux de construction. Notre cuma a donc fait un don de 15 000 € et contracté deux prêts relais de 18 000 et 15 000 € pour avancer le montant des subventions. Tous les membres du conseil ont été d’accord », détaille Éric Érétéo, satisfait de l’esprit de solidarité des adhérents de la cuma.
Et, puisqu’un nouveau moulin venait de voir le jour, la cuma a, elle aussi, décidé de moderniser ses locaux. « Dans le passé, nous avions prêté un bâtiment agricole à la commune. Il y a peu, et à notre demande, celle-ci a accepté de nous le restituer pour y créer les nouveaux locaux », explique Eric Erétéo. Une nécessité pour pouvoir rassembler le matériel (broyeur de végétaux, remorque, brouette à chenilles, rapatrier l’atelier de fabrication de pâte d’olive et les palettes de bocaux, et stocker toutes les archives. « Nous en avions un peu partout, il fallait trouver une solution », ajoute-t-il.
Offrir de nouveaux services aux adhérents
Les deux structures sont désormais côte à côte. « Nous avons investi près de 20 000 € dans la rénovation du bâtiment qui devait accueillir nos nouveaux locaux et nous avons également changé du matériel. », poursuit-il. Autre avancée significative pour les adhérents de la cuma de Saint-Cézaire-sur-Siagne : la création d’un local d’effeuillage. « La salle est gérée via une application sur le téléphone permettant d’y prendre rendez-vous. Lorsqu’un adhérent a besoin d’effeuiller, il récupère la clé avec un code, il peut alors entrer quand il veut dans le local. En pleine saison, certains y travaillent jusqu’à tard dans la soirée », précise-t-il. Enfin, la réservation de l’ensemble des matériels est gérée par des applications internet spécifiques.
Un pôle oléicole qui dope les adhésions
En réalisant ces travaux quasi simultanément, la coopérative et la cuma permettent donc aux coopérateurs et aux adhérents de gagner du temps, de l’énergie et de la productivité. « C’est en quelque sorte un pôle oléicole que nous avons créé. Ça permet de remédier à la disparition des moulins privés », souligne Éric Érétéo, qui voit chaque année le nombre d’adhérents augmenter. Cette année, il a enregistré 17 nouvelles adhésions.
« Nos adhérents ne sont pas que des professionnels. Ils ont, en grande majorité, une autre activité. Ils nous rejoignent car nous avons le matériel dont ils ont besoin pour entretenir, de la meilleure des façons, leurs oliviers. Le service qu’ils trouvent auprès de la cuma mais aussi de la coopérative permet souvent de faire perdurer une histoire familiale, une tradition », constate le président. Pour lui, conserver cette activité à un bon niveau de technicité doit surtout permettre de préserver un patrimoine culturel alors même que l’activité agricole a quasiment déserté la frange littorale, repoussée dans les montagnes des Alpes-Maritimes, par une pression foncière toujours plus forte.
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