Difficile de savoir à quelle sauce nous serons mangé d’ici 2050. En effet, si personne ne peut nier le changement climatique, il est compliqué de se projeter en 2050. Les cartes météo seront chamboulées, mais il faudra toujours produire de la nourriture. Serge Zaka, agroclimatologue est venu le 28 mai 2024 lors de l’assemblée générale d’Entraid Médias, nous éclairer et nous projeter sur l’agriculture française en 2050.
Climat moins tempéré
La France déjà coupée en deux en matière de météo risque de subir différemment le changement climatique. Les tendances risquent de s’exacerber d’ici 2050. En effet, selon Serge Zaka, « Les précipitations seront globalement équivalentes dans le Nord de la France, tandis qu’elle seront moindre dans le sud, annonce l’expert. Cependant, il y aura moins d’alternances et les périodes seront plus longues. Avec de nombreux jours de pluies en hiver qui viendront combler le manque en été. »
Malgré cela, l’évapotranspiration des plantes restera plus importante et ce n’est pas sans conséquences. Les plantes risquent de souffrir de sécheresse, même si les quantités de pluies seront tout aussi nombreuses. Question températures, pour l’agroclimaologue, c’est relativement simple. Les températures remontent par le sud. « Les Français subiront des canicules plus fréquemment, sur une période s’étalant de mi-juin à mi-septembre. »
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+60 % de risques de gelées tardives d’ici 2050
Quant aux jours de gel, ils s’amoindriront petit à petit pour quasiment disparaitre. Un problème pour la vernalisation des plantes, mais aussi pour la structure des sols. Avec des avancées des stades de culture, les vendanges débuteront plus tôt en été, mais la floraison de celles-ci se feront lorsque les risques de gel seront encore présents. « On estime que le risque de gelées tardives sera augmenté de 60 % d’ici 2050 », annonce Serge Zaka.
Pour s’adapter les agriculteurs devront décaler leurs travaux des champs avec des pousses précoces ainsi que les semis. « Il y aura des décalages de stades de végétation à prévoir, ajoute t-il. Dans ce secteur, il faudra imaginer une baisse de rendements des cultures de printemps, plus sensibles au sec mais une hausse des rendements de cultures d’hiver. »
Toutefois, la diversification des cultures reste l’une des clés de l’adaptation.
Agriculture française en 2050 : saisir les nouvelles opportunités
« Les agriculteurs pourront alors s’appuyer sur de nouvelles filières, à l’image de la production de patates douces, de cacahuètes ou encore d’olives dans certaines zones, illustre Serge Zaka avec optimisme. La solution passera également par la génétique, les pratiques agronomiques ou encore les nouveautés technologiques. »
L’agriculture sera certes, plus risquée, mais elle pourra compter sur les nouvelles filières, machines, logiciels et pratiques.
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