Semoirs de semis direct : les astuces de coût d’utilisation

Partager sur

Semoirs de semis direct : les astuces de coût d’utilisation

Pour optimiser le coût d'utilisation d'un semoir de semis direct, une étude a été réalisée pour rapporter le prix d'achat au produit qu'il rapporte.

Richard Wylleman, conseiller d'entreprise en agroéquipement à la chambre d'agriculture de l'Yonne, s'est penché sur le coût d'utilisation des semoirs de grandes cultures avec une approche un peu différente. Interview.

Richard Wylleman, conseiller d’entreprise en agroéquipement à la chambre d’agriculture de l’Yonne a analysé les achats de semoirs de céréales à disques ou à dents, il nous livre quelques éléments pour bien calculer le coût d’un semoir de semis direct.

Vous avez réalisé une enquête sur l’utilisation de semoirs en cuma et en propriété seul. Quel était l’objectif ?

RW : Nous avons pour habitude de déterminer le coût de détention et d’utilisation d’un matériel par rapport à la surface ou aux heures de travail. Mais si on veut être davantage précis et calculer la rentabilité d’un outil ou d’une machine, il faudrait rapporter son coût au produit qu’il rapporte. C’est ce que j’ai tenté d’analyser dans cette enquête.

Pour cela, je me suis appuyé sur des données terrains qui rassemblent le coût d’achat de huit semoirs de semis directs différents. À dents, à disques, en propriété seul, en copropriété, en cuma, avec des largeurs différentes et des coûts de traction plus ou moins élevés. J’ai déterminé un prix d’utilisation moyen auquel j’ai divisé le produit issu de la culture.

Dans ce cas, quels sont les résultats ?

RW : Ils sont assez disparates, mais de manière générale, on obtient un coût d’utilisation en moyenne de 22,10 €/ha et de 5,1 €/t produit. Or, ce dernier peut aller de 11 €/t à 3 €/t. Dans le groupe, ce tarif peut varier du simple au quintuple. Mais ce qui diffère des investissements ce sont les produits issus des exploitations. Ici, on voit une grande différence entre les semoirs qui sont utilisés pour les semis de couverts. Et aussi selon la valeur ajoutée potentielle de la culture.

Comment interpréter ces résultats ?

RW : Dans ce groupe, pour saturer leurs outils ou ne pas investir dans un autre semoir, les agriculteurs utilisent celui dont ils disposent pour emblaver leurs couverts. Or, cette variable d’ajustement n’apporte aucune valeur supplémentaire au produit. Mis en perspective, selon la quantité de couverts implantés et le potentiel de rendements des cultures, les investissements qui semblaient judicieux le paraissent un peu moins.

Comment peut-on appliquer ces résultats ?

Cette étude permet de confronter certaines stratégies d’équipement et de les raisonner pour ainsi tenter d’optimiser les charges de mécanisation des exploitations. Dans la même veine, il pourrait être intéressant de connaître le coût d’utilisation d’un outil par rapport à l’heure réellement travaillée. Les résultats pourraient alors être instructifs et permettraient de bien calculer le coût d’utilisation d’un semoir de semis direct.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer