Quatre semoirs, quatre usages différents

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Quatre semoirs, quatre usages différents

Qutre agriculteurs sont venus témoigner sur l'utilisation de leur semoir de semis direct.

La frcuma des Hauts-de-France et le Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale ont organisé une demie journée consacrée aux semoirs de semis directs. Quatre agriculteurs sont donc venus présenter leurs semoirs et l'usage qu'ils en font.

Les quatre semoirs présentés ce 13 juin, avaient chacun leurs avantages et inconvénients. Mais chacun correspondaient aux usages des agriculteurs. Les quatre agriculteurs présents ont listé les avantages et inconvénients de leur semoir de semis directs et les usages qu’ils en font.

Des semoirs semis directs, des usages

Le premier, un Weaving GD 600 T, a une largeur de six mètres et possède trois trémies. Semoir à disques inclinés, il est utilisé pour les emblavements de couverts végétaux et de cultures telles que la luzerne, le colza, les céréales à paille et le maïs. « Les disques dentelés inclinés permettent un bon recouvrement de la graine, estime Cédric Merlin, l’utilisateur. En conditions humides comme cette année, il rappuie bien le coté du lit de semence pour permettre une bonne germination de la graine. »

Pour les semis de maïs, l’agriculteur l’a équipé d’un système de fertilisation liquide. Un système qui s’accorde bien avec ses techniques culturales. En effet, il essaye de couvrir son sol le plus possible et de ne pas travailler le sol. Il a donc du trouver des astuces pour favoriser le développement de la plante afin qu’elle ne soit pas concurrencée par le couvert.

Semoir fait maison

Chargé, le semoir pèse son poids : entre 10 et 11 tonnes. Ce n’est pas rien mais cela assure sa stabilité dans les dévers. Question entretien et prise en main, Cédric Merlin semble satisfait. « Depuis les sept campagnes que je l’utilise, j’ai inversé les disques une seule fois, compte t-il. C’était lorsqu’il avait déjà semé plus 1 100 hectares. »

Le deuxième semoir n’a pas de nom. En effet, il est issu de la matière grise de ses trois concepteurs. « Lorsque je suis engagé dans le semis direct il y a dix ans, il y avait peu d’offres de semoir à dents et je n’avais pas les moyens d’investir seul dans ce type de matériel, se souvient Christophe Barois, l’un des concepteurs. Avec deux collègues nous avons passé trois mois à dessiner, concevoir et construire notre propre semoir à dents. »

Revoir le système globalement

Le choix des dents, c’est pour pouvoir semer dans des résidus de paille et semer sous les couverts. « Les dents permettent d’écarter la paille pour avoir un bon lit de semence, explique t-il. Cela évite de déposer la graine sur la paille et louper la germination. En revanche, dans un couvert vivant et bien développé, les dents ne sont pas adéquates. »

A découvrir : Le semoir direct à dents, un outil polyvalent

Lancé il y a une dizaine d’années dans l’agriculture de conservation des sols, Christophe Barois n’a pas revu que son matériel de semis, c’est tout son système qui a évolué. De la rotation, l’assolement en passant les apports de matières organiques et les systèmes de fertilisation, l’agriculteur ne regrette pas son choix. « C’est un vrai retour à l’agronomie, lance t-il. Avant d’investir dans du matériel, il faut réfléchir à son système global et réussir ses couverts. L’idéal serait d’avoir un semoir à disques en complément mais, il n’y a pas de mauvais semoirs. Il n’y a que des mauvais agriculteurs. »

Un semoir de semis direct précis

Pour Michel Lheureux, président de la cuma de la Morinie, les fenêtres de semis sont si courtes que la dizaine d’adhérents à l’activité a décidé d’acheter deux semoirs de semis direct. Le dernier arrivé est un Horsch Avatrar 4.16 SD de 4,5 mètres de large. Il est équipé de trois trémies d’un monodisque incliné et d’une roue plombeuse. « Chaque agriculteur l’attèle sur son tracteur et le conduit, explique le président. C’est vrai que l’on perd un peu de temps. C’est aussi pour cela que nous avons investi dans ce second semoir. »

Avec un coût d’utilisation à 30 €/ha, chaque semoir emblave environ 250 à 300 ha chaque année. « Davantage pour les semis de couverts, de colza et de céréales d’hiver, précise t-il. Mais pas forcément sous des couverts, cela dépend des années mais aussi des intérêts des adhérents. » Le Horsch est avant tout apprécié pour se précision car « il remue peu de terre », mais le temps de réglage est l’un des points à améliorer.

Se lancer dans le semis direct avec un semoir spécifique

Dernier semoir présenté, un Agrisem tout neuf de trois mètres. En effet, les adhérents de la cuma de l’Urne à l’eau se sont dotées de ce nouvel outil de semis direct à l’automne 2023. « Pour le moment, seuls 100 hectares sont engagés, mais grâce à sa polyvalence, nous espérons bien en emblaver davantage. »

C’est bien pour cette qualité que la cuma a investi dans cet outil. Il est utilisé pour les semis de céréales, de couverts mais aussi des resemis de prairies et de luzerne. Avec ses disques inclinés et la rasette, les éléments semeurs font subir peu de pression et s’adaptent ainsi à toutes les conditions. Chaque semoirs de semis direct a ses avantages et inconvénients qui sont palliés par des usages différents.

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