Combien coûte un chantier de broyage et de semis?

Partager sur
Abonnés

Combien coûte un chantier de broyage et de semis?

Les principaux paramètres de l'équation "combien ça coûte ?" sont analysés.

Selon nos calculs, un chantier avec un tracteur de 215 ch coûte, tout compris, 40,40 €/ha avec un broyeur de 4,60 m, et 49,10 €/ha avec un combiné de semis de 6 m. L’intensité d’utilisation, le prix d’achat comme celui du GNR et le débit de chantier peuvent impacter ces valeurs.

Le coût total d’un chantier avec un tracteur de 215 ch dépend naturellement de nombreux facteurs. Pour en illustrer les plus marquants, nous avons choisi de prendre deux exemples d’activité : le broyage de végétaux avec un appareil repliable de 4,60 m, et le semis avec un combiné de 6 m. Nous partons d’un tracteur de 215 ch acheté 185 000 € et utilisé durant 6 ans, à raison de 700 h/an. Sur cette base, il affiche un coût de détention de 29,10 €/h, hors carburant. Le prix du GNR s’élève quant à lui à 1,15 €/l, avec un taux de charge de 40% sur le broyeur, et de 60% sur le combiné de semis. Décryptage du coût d’un chantier de broyage et de semis.

L’outil, premier poste de coût du chantier broyeur/semis

Coût moyen d'un chantier de broyage

Coût moyen d’un chantier de broyage

Avec un broyeur repliable de 4,60 m coûtant 13,80 €/ha et une main d’œuvre valorisée à 24 €/h, le coût de chantier complet de broyage s’établit à 40,40 €/ha. L’outil lui-même compte pour le tiers de ce total. Il est devant le tracteur seul pour un quart, la main d’œuvre pour 21% et le carburant pour 19%.

Coût moyen d'un chantier de semis

Coût moyen d’un chantier de semis

Avec un combiné de semis de 6 m, un peu plus coûteux, 17,20 €/ha, le chantier complet atteint 49,10 €/ha. L’outil lui-même compte toujours pour un bon tiers, mais c’est le carburant qui arrive ensuite, pour 29%. Le tracteur est en effet plus sollicité. Ce dernier pèse alors 20% du total, devant la main d’œuvre à 16%.

Sur cette base, nous ferons varier le nombre d’heures annuel du tracteur, qui illustre notamment le degré d’organisation de la cuma ou de l’exploitation. Egalement son prix d’achat, lié aux options retenues, le débit de chantier, tributaire du parcellaire et des déplacements, et le prix du carburant, si instable depuis quelques années.

1 / Coût de chantier broyage/semis : l’effet niveau d’utilisation

Premier point : le nombre d’heures annuelles. C’est un facteur clé de baisse des coûts. Si notre tracteur réalise seulement 600 h/an, il coûte alors 33,30 €/h hors carburant, soit 13% de plus qu’avec 700 h/an. Inversement, s’il monte à 800 h/an, le coût de chantier broyage/semis baisse de 11% et tombe à 26 €/h.

L'intensité d'utilisation modifie le coût du chantier de broyage

L’intensité d’utilisation modifie le coût du chantier de broyage

L'intensité d'utilisation modifie le coût du chantier de semis

L’intensité d’utilisation modifie le coût du chantier de semis

L’organisation constitue un premier facteur de variation. En prestation complète avec chauffeur salarié, il est plus facile d’augmenter l’utilisation. La planification est plus simple, et les changements d’outil moins fréquents. Inversement, avec de nombreux adhérents, les pertes de temps et les risques de manque de coordination augmentent. Autre élément à prendre en compte : le système de production. Dans les régions très spécialisées, les gros travaux se concentrent sur une courte période de l’année, contrairement aux régions avec de l’élevage et des assolements diversifiés.

2 / L’impact du prix d’achat

Avec notre broyeur de 4,60 m, et l’hypothèse moyenne de 700 h/an, le chantier coûte au total 31,80 €/ha sans main d’œuvre, et 40,40 €/ha avec. L’incidence sur le chantier des 100 h/an en moins s’élève à 1,50 €/ha, tandis que les 100 h/an en plus font économiser 1,10 €/ha. Avec notre combiné de semis de 6 m, l’effet est légèrement moins marqué car le débit de chantier est un peu plus grand. Il se monte à 1,40 €/ha en plus, ou 1 €/ha en moins pour 100 h/an en moins ou en plus.

De son côté, le prix d’achat du tracteur retentit sur le poste amortissement, en approche comptable, ou sur la décote dans notre raisonnement. Nous considérons une variation de 15 000 € autour des 185 000 € de départ. Liée notamment à des options de confort ou autres, qui seraient sans effet sur le débit de chantier ou la valeur de reprise. Alors que le tracteur initial coûte 29,10 €/h sans carburant, la version dépouillée est à 2 €/h de moins. La version suréquipée à 2,10 €/h de plus. Soit un enjeu de 1400 €/an en plus ou en moins sur une année complète à raison de 700 h/an.

Prix d'achat broyage

Coût du chantier de broyage selon le prix d’achat

Prix d'achat semis

Coût du chantier de semis selon le prix d’achat

Pour nos chantiers qui affichent un débit d’environ 3 ha/h, l’incidence se limite à moins de 1 €/ha. A chacun de juger si c’est une différence importante ou pas. Une incidence qu’il faut raisonner à l’échelle la surface totale déployée. En l’occurrence, pour nos hypothèses de 400 ha/an pour le broyeur et 700 ha/an pour le semoir, cela se traduit par un écart de 1000 €/an pour les deux chantiers.  Dans le choix des options, il arrive aussi que la perspective d’une meilleure valeur de revente fasse la décision. Sans compter les options qui se valorisent par une amélioration des conditions de travail et du débit de chantier, comme par exemple l’autoguidage..

3 / Coût de chantier broyage/semis : l’effet débit de chantier

Nos hypothèses de débit de chantier proviennent d’enregistrements réalisés par des compteurs connectés, donc reflétant la réalité concrète. Nous avons retenu dans un premier temps la valeur mesurée dans la parcelle. Or, quand on intègre les temps morts et la durée de déplacement depuis le siège de l’exploitation ou de la cuma, le débit réel diminue. Il correspond au débit de chantier final qu’on peut attendre dans une fenêtre donnée de disponibilité.

Sur le broyeur

Avec le broyeur qui a parcouru 1267 km sur route pour réaliser 684 ha d’activité, les enregistrements ont montré qu’on passait dans ce cas de 2,8 ha/h dans la parcelle à seulement 1,7 ha/h tout compris. Dans ces conditions, le coût total du chantier passe de 40,40 à 57,60 €/ha. L’heure de tracteur et celle de chauffeur moins bien valorisées font grimper la facture de presque 40%.

L’effet débit de chantier sur le broyage

L’effet débit de chantier sur le broyage

A découvrir : Comment bien choisir son broyeur ?

Sur le combiné de semis

Avec le combiné de semis, le débit de chantier mesuré réellement dans la parcelle s’élève à 3 ha/h. Contre 2 ha/h quand on intègre les temps improductifs. Il en découle que le coût complet passe de 49,10 à 65,10 €/ha, soit 33% de hausse en raison du même phénomène. Ces différences demeurent propres à chaque situation. Mais elles poussent quoi qu’il arrive à bien organiser l’enchaînement des parcelles et des adhérents au sein d’un groupe qui cherche à tout optimiser et à valoriser au mieux les moyens de production, en particulier le tracteur et le chauffeur.

L’effet débit de chantier sur le semis

L’effet débit de chantier sur le semis

L’impact du GNR sur le coût de chantier broyeur/semis

Enfin, nous avons simulé une différence de 0,25 €/l en plus ou en moins par rapport au prix du moment estimé à 1,15 €/l. Sur un chantier de broyage, l’incidence de la facture de carburant s’élève à 1,70 €/ha en plus ou en moins. Soit 680 € sur l’année selon notre hypothèse de 400 ha/an pour ce broyeur. Au semis, l’effet s’avère plus marqué, 3,10 €/ha en plus ou en moins. Soit cette fois 2170 € sur l’année, sur la base d’une activité de 700 ha/an.

Impact du GNR sur le chantier de broyage

Impact du GNR sur le chantier de broyage

Impact du GNR sur le chantier de semis

Impact du GNR sur le chantier de semis

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer