En bio, la concurrence internationale pose problème

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En bio, la concurrence internationale pose problème

Vincent Lepers, agriculteur en conventionnel en polyculture devant son arracheuse de betteraves automotrice intégrale.

La crise agricole en a été un des principaux symboles : la concurrence internationale pénalise les agriculteurs français dans leur travail, encore plus quand il s'agit d'agriculture bio.

Si leurs pratiques agricoles diffèrent, Vincent, Nicolas et Mathieu, tous trois agriculteurs, désirent une uniformisation des normes au sein de l’Union européenne. Cette concurrence internationale au sein de l’agriculture est perçue comme une inégalité qui met à mal leur métier.

« Certains pays mettent n’importe quoi dans leurs produits »

Vincent est agriculteur en conventionnel. Il souhaite tendre vers le bio, mais en ce qui concerne l’agriculture, la concurrence internationale le révolte. « Quand on voit les efforts qu’on fait, pour nous, c’est intolérable de savoir que certains pays mettent n’importe quoi dans leurs produits qui arrivent chez nous ». Depuis le début du conflit en Ukraine, leurs produits agricoles sont désormais plafonnés. Ils bénéficient en effet d’une suspension de droits de douane au sein de l’Union européenne. Avec « l’importation du sucre ukrainien dans des quantités phénoménales, dans un ou deux ans, on sait pas du tout le prix auquel va être la betterave » s’interroge Vincent.

Concurrence internationale : une agriculture sacrifiée

C’est le sentiment qu’éprouvent les agriculteurs. Avec la poursuite des négociations pour l’accord UE-Mercosur, les agriculteurs perçoivent cette concurrence comme particulièrement déloyale. Pour cet accord, Mathieu souhaite la garantie des « clauses miroirs ». La France s’accorde avec cette vision. Elle a d’ailleurs réaffirmé, face à la pression du secteur agricole, son opposition à la signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.

Néanmoins, la Commission européenne veut poursuivre les négociations. Incertain est l’avenir d’une alimentation saine et d’une agriculture française vertueuse. Une opposition pourra contrer le projet via les parlements européens ou par référendums. Si la Commission décide de faire du volet commercial de l’accord UE-Mercosur sa compétence exclusive, elle encourt un risque encore plus grand.

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