Réduire la consommation d’énergie, en circuits courts ? Pas si simple !

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Réduire la consommation d’énergie, en circuits courts ? Pas si simple !

Blandine Graindorge (à g.) produit une gamme de crèmerie et a les moyens de transporter les œufs d'Amélie Richard. Mais l'inverse est plus complexe. Avec d'autres producteurs du secteur d'Argentan, elles cherchent à optimiser collectivement leurs livraisons.

Le collectif Cabaal s’est donné pour objectif de réduire les transports liés à la vente directe et aux circuits courts.

L’association Cabaal implique neuf producteurs qui cherchent à développer l’alimentation locale sur leur secteur d’Argentan. Chaque structure livre régulièrement entre 1 et 35 épiceries, boucheries, cantines, supermarchés, restaurants, etc. Depuis 2022, les agricultrices et agriculteurs du GIEE réfléchissent à rationaliser le transport lié au circuit d’alimentation court.

En moyenne 185 km pour 100 000 € de vente

Le groupe a commencé par calculer les distances nécessaires à la transformation et à la livraison. Pour générer 100 000 € de chiffre d’affaires ‘local’, chacun parcourt de 16 km à 482 km, pour une moyenne qui se situe à 185 km.

La disparité du résultat traduit la grande diversité des systèmes, des produits et des modes de commercialisation au sein du groupe. Pour autant, le collectif s’est fixé comme objectif de réduire de 10 % ce ratio moyen à l’horizon de cinq ans.

Réunion des agriculteurs du GIEE

Le collectif Cabaal, ici lors d’un groupe de travail en 2023, envisage l’action collective notamment pour réduire les consommations de carburant qu’induit la commercialisation des produits locaux.

Circuit d’alimentation court : la mutualisation pour aller plus loin

Individuellement, chaque tournée est optimisée. Et si la mutualisation fait partie des idées pour augmenter son chiffre d’affaires plus fortement que son nombre de kilomètres, le groupe a déjà pu constater que la mise en application n’est pas si simple.

Lors de tests pour livrer quelques nouveaux collèges dans le département, il s’est par exemple confronté à l’obstacle majeur des normes sanitaires. Ainsi, Blandine, productrice de crèmes et yaourts, a bien pu livrer les œufs d’Amélie. Mais la réciprocité n’aurait pas été possible. En effet, si les œufs d’Amélie acceptent d’être transportés en ‘froid positif’ entre 2 °C et 6 °C (température recommandée pour les yaourts), les yaourts de Blandine ne peuvent pas être transportés à la même température que les œufs (entre 10 °C et 18 °C).

Il reste quelques années au collectif pour continuer à plancher sur ce genre de problématiques, et atteindre son objectif.

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