Cinq tracteurs en cuma mais un seul tarif

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Cinq tracteurs en cuma mais un seul tarif

Le tarif mutualisé des cinq tracteurs de la cuma du Moucherotte donne un tarif de 62,17 €/h GNR inclus.

La cuma du Moucherotte, en Isère, dispose de cinq tracteurs dont les puissances vont de 140 à 245 ch. Le choix de la cuma : un tarif unique pour toutes ces machines.

Le tracteur a pratiquement toujours été présent à la cuma du Moucherotte, composée d’éleveurs dans le Vercors. « Cela a commencé par un premier tracteur et une faucheuse, indique Dylan Rochas, le trésorier. L’activité est montée petit à petit en puissance pour arriver aujourd’hui à cinq tracteurs. » Sur les 28 adhérents de la cuma, 13 sont dans le groupe, avec à leur disposition trois modèles de 245 ch, un de 155 ch avec chargeur et un dernier de 140 ch. L’ensemble des machines a été acheté neuf entre 2020 et 2023, 599 250 € au total. Tous bénéficient d’une extension de garantie de cinq ans et d’un contrat d’entretien.

Le même tarif pour les 5 tracteurs de la cuma du Moucherotte

Sur l’ensemble de l’année, les cinq engins réalisent 2 500 h. La cuma a fait le choix d’un tarif unique quelle que soit la puissance, « de façon à ce que les adhérents ne choisissent pas de prendre un modèle en fonction de son tarif », révèle le trésorier.

5 tracteurs en cuma au même tarif horaire.

La cuma du Moucherotte, en Isère, propose cinq tracteurs au même tarif horaire.

Le tarif se divise en deux parties. « Une partie amortissement du matériel qui correspond à 28,60 €/h. Ensuite, une seconde partie rassemble les charges variables comme le GNR, qui est compris dans le tarif horaire, l’assurance, les réparations. Pour cette partie, nous sommes à 33,57 €/h », précise-t-il. Le coût horaire s’élève donc à 62,17 €/h.

« La seconde partie du tarif semble chère mais nous avons eu deux grosses casses et même avec les assurances, il restait une somme à notre charge qui est venue grossir cette partie », souligne Dylan Rochas. L’augmentation du prix du GNR s’est aussi répercutée sur le prix. En année normale, sans casse, la partie variable se situe entre 25 et 28 €/h, soit un tarif entre 53 et 56 €/h.

Gagner du temps, lobjectif des adhérents de la cuma du Moucherotte

Dylan Rochas, trésorier de la cuma du Moucherotte, estime que la cuma lui offre des matériels performants et, donc, un gain de temps.

55 000 € de GNR en 2023

Un tarif de 62,17 €/h peut paraître cher. « Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes en zone de montagne et que les débits de chantier pour la fauche ou le pressage sont inférieurs à ceux de la plaine, fait remarquer le trésorier. En plus, la consommation est énorme pour un tracteur de 245 ch attelé à une presse de haute densité en montée. L’année dernière, nous avons eu une facture de GNR de 55 000 €. » Cela représente une consommation moyenne par tracteur de 19 à 20 l/h.

« Pour moi, la facture s’élève à 24 000 €/an, GNR inclus, avec cinq tracteurs à disposition dans la cuma, constate-t-il. Cela représente environ 400 h/an. S’il n’y avait pas la cuma, il me faudrait raisonnablement deux tracteurs sur l’exploitation, un de 180 ch et un autre de 120 ch. Avec moins de 24 000 €/an, parce qu’il faut enlever le GNR, je n’ai pas la possibilité d’acheter deux tracteurs, à moins de prendre de l’occasion avec tous les problèmes qui en découlent. »

Autour de 35 €/ha le groupe de fauche de la cuma du Moucherotte

Autre exemple donné par l’agriculteur avec le groupe de fauche de 10,70 m de la cuma, acheté 72 280 € en 2020. « L’utilisation du groupe de fauche sur un peu plus de 100 ha me coûte 4 900 €/an, soit 47 €/ha. Là aussi, une casse il y a deux ans a fait grimper le prix. Normalement, nous sommes autour de 35 €/ha. Si je veux faire la même chose avec le même groupe de fauche en propre, amorti sur 10 ans, cela donne un tarif de 72 €/ha.

Pour arriver au même tarif que la cuma, il faudrait prendre une faucheuse plus petite en propriété. Nous avons peut-être du matériel surdimensionné mais nous cherchons à gagner du temps. Gagner du temps pour passer dans les bonnes fenêtres météo comme cette année, pour me consacrer à l’élevage qui est ma passion et dont je tire mon revenu et, aussi, avoir une vie de famille. Et pour tout cela la cuma y participe. »

Pas de salarié dans la cuma mais plusieurs sur les exploitations. « Si on veut attirer des jeunes dans nos exploitations pour la conduite, il faut être capable de donner envie. Aujourd’hui, si on propose un poste avec du matériel plutôt ancien, sans technologie, le salarié ne reste pas », observe l’agriculteur. Avec des structures qui ont tendance à s’agrandir, la technologie ne pourra pas remplacer l’ensemble de la main-d’œuvre. « La cuma peut aider pour cela avec du matériel récent et performant », insiste-t-il.

Un tracteur disponible en intercuma

Depuis 2020, la cuma du Moucherotte mettait un tracteur de 245 ch à la disposition de la cuma savoyarde du Beaufortain par le biais de l’intercuma. Cette mise à disposition, entre octobre et mars, permettait à ce tracteur de réaliser 500 h de plus par an.

Cette année, l’intercuma a pris fin. « Nous facturions 30 €/h à la cuma du Beaufortain, soit 15 000 €/an, ce qui représentait l’annuité de ce tracteur », indique Dylan Rochas trésorier de la cuma du Moucherotte. Un manque à gagner qui va certainement influer sur le tarif horaire. La première solution est de trouver une autre cuma qui aurait besoin d’un tracteur entre octobre et mars. « La seconde serait de se séparer d’un 245 ch et de trouver une cuma avec un tracteur de même puissance qui nous le mettrait à disposition entre avril et fin septembre », suggère-t-il. Les cuma intéressées par l’une ou l’autre des solutions peuvent se manifester.

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