Intervenir sur les céréales, mais avec délicatesse

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Intervenir sur les céréales, mais avec délicatesse

Les céréales sont encore très chétives en cette sortie d'hiver 2025. Patience et délicatesse sont nécessaires pour accompagner la reprise.

L'hiver aura été éprouvant pour certaines céréales à paille. Dans les secteurs du centre de la France et sur la façade ouest, les retards des semis et l'humidité ont affaibli les cultures. S'il faut intervenir dans les parcelles, il faut y aller avec délicatesse et sans précipitations. Tour de plaine.

Le moindre rayon de soleil vient comme aiguiser la patience des agriculteurs. En effet, le printemps, certains jours, se fait ressentir et avec lui, l’envie de retourner dans les champs. Mais, prévient Jean-Charles Deswarte, ingénieur chez Arvalis, « il faut encore de la patience, les céréales ne sont pas avance et les conditions climatiques sont encore très humides ». C’est la petite forme pour les céréales à la sortie de l’hiver 2025.

Céréales à la sortie d’hiver 2025, petite forme

Pour ce qui est de l’humidité, il n’en manque pas. Et ce, nulle part. Même si le sud de la France a profité d’un hiver plutôt sec, les précipitations de l’automne ont encore des impacts sur la structure du sol. « Dans le centre de la France, des Pays-de-la-Loire à la Champagne, en passant par le bassin parisien, les précipitations sont encore courantes, fait remarquer Jean-Charles Deswarte. Même si la pluviométrie reste dans la normale, les excès d’eau de 2024 pèsent encore. »

Il faut dire que les céréales, dans ces zones, ont été mises à rudes épreuves. D’abord semées dans des conditions parfois difficiles et avec un retard notable, la pluie et les épisodes de gel n’ont pas épargné les céréales. « Les sols sont gorgés d’eau, les structures des sols ne sont pas remis de l’année 2024 très compliquée, l’enracinement des plantes ne s’est donc pas fait correctement, explique l’ingénieur. Résultat, la moindre perturbation fait souffrir les céréales. »

Objectif : parcelle propre

Ainsi, dans les sols plutôt limoneux, les précipitations de l’automne ont eu tendance à refermer les sols. Les céréales se retrouvent, dans certains cas, la tête dans l’eau. En revanche, dans des sols argilo-calcaires, les sols sont mieux drainés et les agriculteurs pourront intervenir plus rapidement. D’où l’importance de prendre patience et d’attendre que les sols soient ressuyés avant d’y mettre les pieds. Et de bien prioriser les actions.

Dans un premier temps, il est nécessaire de constater le salissement des parcelles. « Si les programmes de désherbages d’automne ont été efficaces, pas besoin d’y retourner ce printemps, estime Jean-Charles Deswarte. De manière générale, les parcelles semblent propres, mais la reprise de la végétation et la météo au printemps nous indiquera s’il était bon de faire l’impasse. S’il faut intervenir, il est important de la faire avant la fertilisation. » Sans quoi, l’engrais aura un effet de booster sur les adventices et il sera difficile de les supprimer par la suite.

Ajuster la dose

D’autant que les apports azotés peuvent attendre. « Les céréales ne sont pas en état pour recevoir une dose importante d’engrais, indique l’ingénieur. Elles peinent encore à repartir, sont même en retard et les nuits peuvent encore être fraiches.  » Si on intervenait trop tôt, ce serait comme leur mettre un coup de massue au moment où elles reprennent de la vigueur. « S’il faut vraiment apporter de l’engrais, il faut y aller molo et réduire les doses, annonce Jean-Charles Deswarte. Et dans cette situation, il faudra peut-être fractionner en deux apports celui prévu au stade épi un centimètre. »

L’idée de ce printemps sera d’accompagner la plante dans sa reprise de végétation, être donc observateur et délicat. Et ainsi adapter les apports en fonction des besoins de la plante. Avec l’humidité ambiante, l’ingénieur conseille d’apporter également du soufre. « C’est un élément très mobile dans le sol et donc lessivable. Les plantes risquent donc d’être carencées en ce minéral. »

Céréales à la sortie de l’hiver 2025 : les bichonner

Nous ne sommes donc pas dans une année précoce, mais plutôt dans la normale. « La priorité est d’avoir une parcelle propre à la sortie de l’hiver, résume Jean-Charles Deswarte. Il faudra donc favoriser un passage de désherbage au risque de ne pas apporter l’engrais en temps et en heure. »

D’une part, parce que les céréales ne vont pas reprendre très rapidement leur cycle. D’autre part, car les carences en azote peuvent être comblées lors des prochains apports. En un mot, il faudra être aux petits soins pour les céréales d’hiver pour les aider à reprendre de la vigueur.

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