Les 3 raisons des mauvais rendements en céréales de 2024

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Les 3 raisons des mauvais rendements en céréales de 2024

Les mauvais rendements de céréales 2024 ont plusieurs explications. La pluie a entrainé une carence en azote, des maladies et des parcelles sales.

Arvalis revient sur la campagne céréalière 2024 et essaye de tirer les enseignements d'une récolte catastrophique. Si la météo est la principale raison, les conséquences multiples n'ont rien arrangé à la situation. Décryptage.

La dernière campagne céréalière restera dans les annales, tant le rendement aura été faible. Des explications de ces mauvais rendements de céréales 2024 viennent d’être publiées.

Mauvais rendements de céréales 2024, explications multiples

Les estimations de rendements de céréales en 2024 s’élèvent à peine 61 q/ha, soit moins de 10 q/ha par rapport aux moyennes de ces dix dernières années. Celui-ci ne semble pas compenser par une meilleure qualité des grains puisque le taux de protéines est annoncé en moyenne à 11,4 % (contre 11,7 % en moyenne décennale). Cet effondrement des rendements est couplé avec une baisse des surfaces d’environ 500 000 ha. Ces parcelles ont basculé vers des cultures de printemps, faute de fenêtre de semis suffisantes.

Certes, la pluie a joué les trouble-fête pendant toute la campagne. Mais elle n’est pas la seule responsable de cette petite récolte. « Trois caractéristiques ont marqué le climat, annonce Arvalis. Un très fort cumul de précipitations presque partout en France, un cumul de températures élevées (surtout hivernales) et un faible rayonnement. »

Plus d’eau, moins de lumière

L’excès d’eau pendant de nombreux mois a entrainé un manque d’oxygénation des racines. « L’humidité récurrente de l’automne 2023, jusqu’à l’été 2024, a affecté le développement du système racinaire en profondeur, précise l’institut technique. Ainsi que son fonctionnement global dans l’absorption des nutriments. »

Parallèlement, le manque de rayonnement a limité le fonctionnement de la photosynthèse lors du remplissage des grains notamment.  » Il impacte de manière quasi proportionnelle le rendement via un abaissement du poids de mille grains (PMG) même si le nombre de pieds est dans la normale », indique Arvalis.

Parcelles sales, mauvais rendements

Des difficultés de désherbage ont entrainé une perte de 10 à 40 q/ha en octobre pour les céréales déjà levées. Et « pour les autres parcelles, l’ensemble du programme de désherbage a également été remis en cause par les conditions de sol durablement très humides. En revanche, les parcelles aux semis retardés par les conditions climatiques sont restées plus propres. » L’année dernière a prouvé que le salissement des parcelles a bien un impact sur le rendement. Il faudra être attentif cette année sur le stock semencier de certaines parcelles où le potentiel de salissement est donc en hausse.

Côté maladie, l’humidité ambiante a forcément facilité l’apparition de la septoriose.  » La moindre défaillance dans le programme fongicide ou le choix d’une variété sensible ont été immédiatement sanctionnés par une perte de rendement significative. Les maladies cryptogamiques affectent aussi le PMG et perturbent l’absorption et la remobilisation de l’azote. »

Carence en azote, une des explications aux mauvais rendements de céréales 2024

Concernant la fertilisation, l’institut note un déficit moyen de 20 kg/ha d’azote dans les grains.  » Les fortes pluies ont généré de la lixiviation de nitrate jusqu’au début du printemps, explique Arvalis. Les cultures ont été privées d’un stock d’azote utile à leur croissance. Parallèlement, les apports d’engrais n’ont pas toujours été correctement absorbés par des racines dysfonctionnelles. »

Phénomène que les agriculteurs n’ont pu constater qu’au moment de la récolte. Ces explications des mauvais rendements de céréales 2024 vont, espère-t-on, permettre aux conseillers et agriculteurs de tirer des leçons et d’apporter des réponses techniques face aux années humides.

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