Le mouvement cuma participe à l’enrichissement du système de Centipede RTK en open source. Explications et rencontre avec Gauthier Savalle, conseiller machinisme des cuma dans la région Normandie.
Qu’est-ce que Centipede RTK ?
Le réseau Centipède propose un accès à la technique RTK en open source. Tout le monde peut donc contribuer à l’enrichissement du maillage en créant sa base. Et tout le monde à proximité d’une base peut s’en servir pour l’autoguidage de ses matériels avec la précision centimétrique de la correction RTK.
L’Inrae est à l’origine de son déploiement. Depuis 2019, une trentaine de bases sont actives à ce jour en Normandie. Cela fait que l’intégralité du territoire est couverte à 50 km. Autrement dit, partout dans la région, on accède à une précision de 6 cm, ce qui constitue déjà un bon niveau pour du gratuit avec répétabilité.
Parce que cela ne coûte rien ?
C’est possible pour un agriculteur à proximité d’une base en service qui dispose déjà d’un tracteur équipé et dont le téléphone mobile fonctionne partout sur son parcellaire. Le désabonnement et déblocage de la console peuvent toutefois être payants. Dans le cas où une SIM M2M multi-opérateurs est nécessaire, l’abonnement sera de l’ordre de 120 €/an.
Gauthier Savalle, conseiller machinisme des fédérations des cuma en Normandie.
Il est possible d’équiper un tracteur sans autoguidage. Des solutions clefs en main à moins de 10 000 € existent. Sinon, l’agriculteur peut fabriquer lui-même sa console à partir d’une tablette. Il faut un peu de temps et en avoir l’envie, mais ce n’est pas compliqué. Tous les plans nécessaires sont disponibles sur la plateforme Centipede. Le coût global pour le système de guidage et la console revient à moins de 2 000 € dans ce cas de l’autoconstruction.
Pour l’installation d’une base, il faut compter moins de 1 000 €. En résumé, c’est une antenne classique que l’on place à un endroit fixe et sur laquelle on installe une liaison avec internet. Là encore, la plateforme en ligne détaille toute la procédure d’installation. Elle indique quelques règles à respecter pour son bon fonctionnement. Par exemple, l’antenne doit avoir une vue maximale du ciel. Il ne faut aucun obstacle dans les 10 premiers degrés par rapport à l’horizontale, dans aucune direction. On ne la fixera pas non plus sur un bâtiment métallique à cause de la dilatation de la structure.
Quel intérêt d’associer la cuma à ce sujet ?
S’il n’y a nul besoin de construire sa propre base pour accéder au service, il y a néanmoins une notion de confiance à avoir. Au niveau de la cuma, il est très facile de mettre tout en œuvre pour que l’ensemble des adhérents aient un regard sur le fonctionnement de l’installation qu’ils utilisent. Raisonner à l’échelle cuma permet tout d’abord de rationaliser l’investissement en antennes, d’optimiser les implantations.
Les adhérents sont déjà habitués à travailler en communauté. Une idée possible est donc qu’ils avancent de concert sur ce sujet. Ils peuvent acheter les composants et monter ces systèmes ensemble. Ils peuvent même solliciter la fédération des cuma pour bénéficier d’un accompagnement.
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