Cinquante-neuf cuma Dans les Deux-Sèvres ont déjà équipé leurs bâtiments de panneaux solaires. Huit, environ, sont en réflexion. Ce sujet est d’actualité. Pour la journée « Bouge ta cuma » du 26 mars dernier, la fdcuma Deux-Sèvres a retenu le thème du bâtiment photovoltaïque. La matinée prévoyait un tour d’horizon entre participants ayant déjà mené un projet solaire en cuma et ceux ayant des projets ou des questions. Puis Guillaume Cartron, conseiller Bâtiment et énergies renouvelables à la Cavac (avec laquelle la fdcuma est partenaire), est intervenu. Ensuite, plusieurs mini-conférences ont émaillé l’après-midi, sur des aspects plus précis.
- Fiscalité avec l’AGC Centre-Ouest.
- Financement avec le Crédit Agricole.
- Assurance des installations avec Groupama.
- Sécurisation des postes avec la MSA.
- Autoconsommation collective avec la Frcuma.
- Ou encore apprentissage avec les MFR.
Où construire le bâtiment photoltaïque ? Avec quel budget ?
Particularité d’un projet photovoltaïque mené en cuma : on décide à plusieurs ! À dix ou soixante… Pour autant, ce n’est pas l’écueil principal. Le conseil d’administration est le plus souvent seul aux manettes concernant la décision et le suivi de projet, avec souvent un adhérent moteur. La volonté étant de se doter d’un outil permettant de fédérer l’ensemble des adhérents en un même lieu. Pour Guillaume Cartron, deux aspects doivent particulièrement être surveillés.
D’abord, le lieu d’implantation du bâtiment photovoltaïque. « L’endroit se détermine selon le voisinage, la proximité du raccordement (surtout pour les petits projets) et les évolutions prévues, à court et long terme, du site choisi. Il faudra aussi penser à sécuriser les lieux. L’expérience montre qu’il est moins coûteux de sécuriser l’ensemble du site plutôt que chaque bâtiment, atelier ou module. .
Puis la partie économique : « Il faut se demander, en collectif, quel budget maximal on attribue au projet. Après, mettre du 200 kWc ou du 300 kWc revient quasiment au même. Notre rôle, en tant que partenaire de la fdcuma, est de vous donner les grandes lignes économiques, pour que vous soyez en capacité ensuite de mener les projets par vous-mêmes. Et de cibler les entreprises photovoltaïques qui vous proposent une offre cohérente. »
Faire baisser le coût de revient du bâtiment par adhérent
La cuma la Pas sans Peine de Chiché accueillait cette première édition de « Bouge ta cuma ». Elle est déjà équipée en panneaux. Elle s’est lancée dans un second projet d’équipement solaire. Son président, l’éleveur Nicolas Grolleau, retrace : « Nous avions déjà élaboré un projet en 36 kWc en 2016, qui s’était bien passé. Nous allons équiper 1 600 m² de plus, en agrandissant notamment notre bâtiment de stockage du matériel de six travées. C’est une plus-value pour nos machines, qui seront à l’abri. »
Le coût d’installation des panneaux en 300 kWc se chiffre à 180 000 €. Celui de l’agrandissement à 78 000 €. Les calculs prévoient un amortissement en quinze ans. Et même, à l’issue de cette période, un bénéfice annuel pour la cuma autour de 6 000 à 7 000 €. Nicolas Grolleau reprend : « Nous trouverons quoi faire de cet argent en plus. Pour l’heure, les adhérents voient dans le projet photovoltaïque l’opportunité de ne pas faire monter davantage la part de leur chiffre d’affaires qu’ils consacrent au financement du bâtiment de la cuma. 4 % à ce jour. »
2 % du CA à la cuma L’Union
Même son de cloche du côté de Sylvain Jolly, président de la cuma L’Union de Val-en- Vignes : « Nous nous sommes fixés de ne pas dépasser 2 % du CA par adhérent reversé à la cuma. Notre projet photovoltaïque s’est accompagné de la création d’une station de lavage. La globalité du projet nous a permis de recruter un employé. » Le photovoltaïque agit ainsi comme gage de pérennisation de la main-d’œuvre.
Une idée a fait l’unanimité lors de la journée « Bouge ta cuma » : les projets photovoltaïques participent à maintenir des cuma dynamiques et à y attirer les agriculteurs plus jeunes. Ils s’intègrent dans des projets d’avenir plus larges, avec du « sens », ont insisté les participants. « Une cuma avec un projet solaire, ça donne une valeur supplémentaire aux fermes adhérentes, qui peut être mise en avant en cas de transmission, a souligné Pascal Chantepie, directeur de la fdcuma Deux-Sèvres. Ces projets donnent de la perspective, c’est un prolongement structuré qui donne confiance. » Nicolas Grolleau, président de la cuma de Chiché, ne le contredit pas : « Nos projets montrent un dynamisme sans lequel les jeunes ne seraient pas venus nous rejoindre. Et sur notre commune, nous avons la chance de compter sept installations de moins de 40 ans, ces dix dernières années. »
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