L’épandage sans tonne, pourquoi ? L’épandage de lisier sans tonne consiste à dissocier le transport de l’épandage. Pour ce faire, un système de pompage est installé au niveau de la fosse de stockage. Un tuyau relie alors cette pompe et le pendillard mené par un tracteur au champ.
Cette technique d’épandage répond à différents objectifs de logistique et d’agronomie. Tout d’abord, les ensembles tracteurs-tonnes ne répondent pas toujours à la règlementation et dépassent les 40 t de PTAC. Grâce à l’épandage sans tonne, les trajets sur route sont absents pour les parcelles à proximité (respect de la règlementation et maintien de la propreté de la voirie). D’un point de vue agronomique, le tassement du sol est fortement diminué. Un ensemble tracteur avec pendillard ne dépasse pas 11 t. L’agriculteur préserve ses sols et peut intervenir rapidement à la sortie d’hivers, notamment sur céréales.
En Côtes-d’Armor et Ille-et-Vilaine, six cuma développent ce mode d’épandage. La majorité des chantiers se font à proximité des fosses de stockage (0,2 à 2 km pour en moyenne 60 m3/h). Les tarifs moyens ne dépassent pas l’euro du m3 (sans MO, ni carburant).
L’épandage sans tonne tend à se développer, mais plusieurs questions restent en suspens. La mise en place et le rangement des tuyaux et du système de pompage sont contraignants. Ensuite, l’épandage sur les parcelles éloignées de la fosse de stockage nécessite de dissocier l’épandage du transport. Dans ce cas, une fosse tampon est installée en bord de parcelle ou à un endroit stratégique (centré sur un ilôt de parcelles). Dans ce cas, le transport est effectué par tonne avec tracteur ou par camion.