6 ha/h en moyenne pour chaque moissonneuse grâce aux transbordeurs

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6 ha/h en moyenne pour chaque moissonneuse grâce aux transbordeurs

L’organisation des chantiers de moisson est rationalisée à la cuma Cérès, qui récolte plusieurs hectares par jour, tout en atténuant le tassement des sols.

Exit les traditionnelles bennes à céréales à la cuma Cérès dans l’Indre, qui opère sur 3 400 ha. Elle s’est équipée de deux transbordeurs Hawe, et ne le regrette pas.

La cuma indroise Cérès est spécialisée dans la céréaliculture, comme la déesse du même nom dans la mythologie romaine. La coopérative créée en 2002 fédère 14 exploitations qui ont mis en commun l’intégralité des matériels agricoles pour un coût de mécanisation de 355 €/ha (chiffre 2022). Les exploitations adhérentes pratiquent également l’assolement en commun et mutualisent via une SEP (*) l’achat des intrants et la commercialisation de leurs productions végétales. Les chantiers sont réalisés exclusivement par dix salariés en CDI, embauchés en groupement d’employeurs, ainsi qu’une secrétaire à mi-temps. Ils interviennent sur un périmètre de 60 km.

Transbordeurs et « controlled traffic farming »

L’assolement est consacré en majorité aux cultures d’automne : colza, blé et orge principalement. Et une petite partie en cultures de printemps : tournesol et orge de printemps pour l’essentiel. Depuis trois ans, la cuma implante également des cives (culture intermédiaire à vocation énergétique), composées de triticale et d’avoine. Celles-ci alimentent une unité de méthanisation. Les cives sont ensilées mi-mai, avant l’implantation de tournesols.

La cuma met en œuvre depuis quelques années, le « controlled traffic farming ». Le principe : toujours passer au même endroit pour préserver le sol. Concrètement, les passages de roues sont prévus sur une largeur de 12 m sur l’ensemble des 3 400 ha de surface que couvre la cuma. Le pulvérisateur est de 36 m. Et tous les tracteurs sont équipés de GPS pour faciliter la conduite dans les trains de roues tracés à intervalles réguliers tous les 12 m. Pour la moisson, les vis de vidange des deux moissonneuses ont d’ailleurs été rallongées pour respecter ce principe.

10 minutes pour charger le camion

La cuma est innovante également en matière d’organisation de chantiers. Ici, les deux tiers des récoltes de céréales sont livrées à un ouvrier spécialisé (OS). Pour rationaliser le transport de la récolte, la cuma a fait le choix d’investir en 2007 et 2009 dans deux transbordeurs 3 essieux de marque Hawe (aujourd’hui amortis), de 34 m3 chacun. Ils déversent directement leur contenu dans les semi-remorques. « Nous sommes très satisfaits de ces deux machines robustes et fiables », précise Frédéric Lagenette, le salarié organisateur des chantiers.

cuma de Ceres a deux transbordeurs Hawe

Pour rationaliser le transport de la récolte, la cuma a fait le choix d’investir en 2007 et 2009 dans deux transbordeurs 3 essieux Hawe, de 34 m3 chacun

La vis du transbordeur assure rapidement le chargement complet du camion garé en bout de champ. « En 10 minutes, la manœuvre est exécutée et le bon de livraison est signé. Pendant que le premier transbordeur se vide, le second suit les moissonneuses », explique Frédéric Lagenette, qui complète : « Les deux machines Claas Lexion 8800 avec coupe vario qui équipent la cuma Cérès évoluent en même temps dans la parcelle. Elles vidangent leurs trémies (plus de 12 000 litres) tout en roulant. »

12 ha/h grâce aux deux transbordeurs

Pendant la récolte de blé, le ballet des semi-remorques est d’environ de un tous les 20 à 30 minutes. Il n’y a pas de temps passé sur la route comparativement aux traditionnels ensembles tracteurs-remorques. Chaque moissonneuse débite en moyenne 6 ha/h. Un peu plus ou un peu moins selon qu’il s’agisse de blé, d’orge ou de colza. L’avancée des chantiers est programmée par zone géographique pour optimiser le temps de déplacement des machines.

Dans les critères de choix des moissonneuses-batteuses, les responsables de la cuma ont priorisé le débit et la fiabilité, mais aussi le confort et la stabilité. Deux raisons pour lesquelles, la cuma Cérès a fait le choix des chenilles. Les surfaces d’appui importantes des chenilles Terra Trac, apportent en effet de la stabilité aux deux moissonneuses dotées de barres de coupe de 12 m. L’avantage est tangible, notamment en bout de champ.

D’autre part, les machines chenillées gardent une dimension inférieure à 3,50 m de large. « Elles peuvent donc circuler sur la route jusqu’à 25 km/h, sans qu’il soit nécessaire de prévoir une voiture pilote devant », souligne Frédéric Lagenette. Cela évite de monopoliser un salarié et un véhicule pour cette mission.

Dix salariés en 2 x 8 h

Pendant la période de moisson, quatre salariés saisonniers viennent rejoindre l’équipe. Le chantier de moisson est organisé en journée continue avec deux équipes qui permutent dans la semaine : une le matin de 7 à 15 h et la seconde de 15 h à 23 h environ.

« La première effectue l’entretien courant des machines pendant 2 heures (nettoyage, graissage…) avant de démarrer la moisson, puis la deuxième lui succède jusqu’à la fin de la journée. Chaque équipe est constituée de quatre chauffeurs, deux pour les moissonneuses et deux autres pour les transbordeurs, ainsi qu’un remplaçant. Soit dix personnes au total. Seuls les salariés titulaires conduisent les moissonneuses. Les salariés saisonniers assurent seulement la conduite des transbordeurs ou bien des tracteurs affectés aux autres chantiers tels que le déchaumage ou l’épandage de digestat », détaille Frédéric Lagenette, qui veille au bon ordonnancement des chantiers.

Chaque matin pendant les quatre semaines que durent les moissons, un camion approvisionne directement la cuma en GNR pour l’ensemble des machines mobilisées. Soit près de 3 000 l/jour. L’ensemble de cette organisation méticuleusement calibrée est garante de débits de chantiers élevés et d’un travail bien fait.

Le choix « sécurisant » de la location

Par ailleurs, la cuma Cérès a conclu des contrats de location pour ses deux moissonneuses Claas. Le premier contrat courait sur deux ans. Le contrat actuel, souscrit avec l’entreprise Savas, est conclu sur trois ans pour un forfait d’utilisation de 250 heures batteur, par an et par machine. Soit 750 heures au total par machine sur trois ans.

« Si on est en-dessous du nombre d’heures prévu, tant pis pour nous ! En revanche, si on dépasse les 750 heures, les heures supplémentaires nous seront facturées », ajoute Frédéric Lagenette. Le coût de location par machine s’élève à 60 000 €. Un entretien annuel (vidange et changement de filtres), à la charge du concessionnaire, est prévu dans le contrat. L’entretien courant et le remplacement des pièces d’usure habituelles étant à la charge de la cuma.

Avantage du système : « Cela nous permet d’avoir une vision très précise du coût prévisionnel de battage sur trois ans », argumente Frédéric Lagenette. Les deux machines ont donné entière satisfaction lors de la saison qui vient de se clore. Et le SAV est fiable. La cuma privilégie également un renouvellement rapide pour ses tracteurs (John Deere), remplacés tous les cinq ans. Ceux-ci bénéficient de surcroît d’une extension de garanties sur un volume d’heures prédéterminé.

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(*) SEP : Société en participation

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