Est-il pertinent d’installer des chenilles sur votre moissonneuse-batteuse ? Faites le test en 4 questions préalables.
1 – Quelle surface de contact pour les chenilles ?
Les chenilles bénéficient d’une grande surface de contact avec le sol, au moins deux fois plus qu’un pneu. Elles sont généralement moins larges que le pneu qu’elles remplacent mais l’empreinte s’avère nettement plus longue. Ainsi, la charge est mieux répartie. Le risque de creuser des ornières est donc moindre.
Autre conséquence, une meilleure capacité de traction, d’autant plus que la machine de récolte dispose en plus d’un pont arrière moteur. Cette différence de gabarit constitue aussi un argument vis-à-vis du code de la route. La même machine équipée en chenilles pas trop larges peut rester en groupe A, alors qu’avec des pneus nécessairement assez larges elle dépasse 3,50 m et passe en groupe B. Il lui faut alors un véhicule d’accompagnement.
Toutefois, si les constructeurs de moissonneuses proposent des chenilles de 61 cm permettant de rester à moins de 3,50 m, les fournisseurs d’adaptations commencent souvent au-dessus (76 ou 81 cm mini, sauf chez Zuidberg).
2 – Chenilles sur la moissonneuse-batteuse : pour quel tassement ?
Au-delà d’une grande surface de contact avec le sol, il reste indéniable que le poids du matériel se reporte de façon privilégiée sur les galets des chenilles. Il n’est pas réparti uniformément. Il en résulte des pics de pression au sol supérieurs à la valeur moyenne qu’on pourrait calculer en divisant simplement le poids par la surface. D’où le conseil de préférer un nombre élevé de galets et une bande de roulement bien tendue.
D’autre part, si la chenille équipe un gros automoteur de récolte, au hasard une moissonneuse avec la trémie pleine, elle supporte une charge élevée qui se répercute en profondeur. Et cela quelle que soit la monte de pneus ou de chenilles. Des mesures réalisées dans le cadre du projet Sol D’Phy le confirment.
Après avoir comparé l’effet de deux arracheuses de betteraves, l’une à pneus et l’autre à chenilles, les chercheurs mettent en garde: « Jusqu’à 30 cm de profondeur, l’intensité du tassement est plus importante sous le passage de la roue. En profondeur (au-delà de 30 cm), aucune différence significative n’est observée entre chenille et pneumatique. »
3 – Quel poids total ?
N’oublions pas qu’un train de chenilles pèse plus lourd qu’une paire de roues. L’équipement part donc avec un handicap vis-à-vis de la préservation du sol, qu’il lui faut compenser par une empreinte nettement plus grande.
Selon un essai réalisé par Irstea et Michelin il y a quelques années, la même moissonneuse pèse 31,06 t équipée de chenilles, quand le modèle de base avec pneus de 900 affiche 27,8 t. Soit tout de même 3,26 t de différence.
4 – Plutôt des chenilles de série ou adaptables sur la moissonneuse-batteuse ?
Il est possible d’investir dans une moissonneuse-batteuse ou une ensileuse équipée de chenilles. La compatibilité mécanique et l’homologation routière sont alors assurées par le constructeur. Ces équipements restent sur la machine.
En seconde monte, différents constructeurs proposent des chenilles adaptables qui servent pour les conditions de récolte difficiles, et sont montées de façon temporaire. Il est alors envisageable de les utiliser sur différents matériels, à condition toutefois que l’interface (perçage de la jante) soit identique.
Attention : ces chenilles adaptables ne conservent pas forcément la vitesse d’avancement sur route. Quelques fournisseurs en France : Camso, HB (Zuidberg), Leroch Distribution (Sabatino), MRA (Poluzzi, Soucy Track),etc.
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