Lors du Forum des fédérations, les acteurs du réseau cuma ont partagé leur expérience sur la place des apprentis. Notamment les fédérations du Tarn et de Nouvelle Aquitaine. Dans un contexte général de développement de l’emploi, cette formule a sa place. Mais pas n’importe laquelle. Ce n’est pas une solution pour bénéficier de main d’œuvre bon marché, soulignent les témoins. D’autant plus que les périodes de présence dans la cuma ne correspondent pas toujours avec les besoins.
Viser un emploi pérenne avec un apprenti en cuma
Il faut le voir comme un investissement, dans la perspective de créer un poste une fois terminée la formation du jeune. D’ailleurs, une enquête conduite en Bretagne montre que 90% des cuma comptent bien garder leur apprenti. D’autre part, l’engagement des salariés en place pour former le jeune constitue une mission à part entière, qui entre aujourd’hui dans les fiches de poste.
Encore faut-il trouver des candidats. Dans le Tarn, la fédération a tissé des liens avec les établissements de formation en alternance, pour détecter les jeunes en recherche de poste. Curieusement, l’Aftral, qui forme au transport routier, peut aussi amener des candidats qui finissent pas se passionner pour l’agriculture et plus seulement la conduite d’engins.
Dans la pratique, les cuma se trouvent en concurrence avec les entrepreneurs de travaux agricoles. Ces derniers possèdent souvent des matériels plus attractifs pour les fans de mécanique. Mais avec sans doute des chantiers plus monotones. En cuma, le travail est plus varié. Mais avec le risque de multiplicité des consignes entre les adhérents et le responsable emploi du groupe.
Des restrictions pour les travailleurs mineurs
La question de l’âge joue également un rôle clé. Le Code du travail est très exigeant avec les mineurs. Dans la pratique, de nombreuses activités courantes dans les cuma leurs sont interdites. Ou alors sévèrement encadrées. Il faut alors un supplément de motivation pour les tuteurs, même si les fédérations comme celle du Tarn apportent un appui juridique.
De ce fait, une partie des fédérations déconseille clairement aux cuma de recruter des apprentis mineurs. Les contrats de professionnalisation, qui touchaient des adultes, bénéficiaient d’une aide qui a disparu. Il ne reste des aides que pour les Bac Pro, mais qui concerne justement une population de moins de 18 ans. En revanche, ces jeunes restent deux ans, ce qui laisse du temps pour leur intégration.
Cité également lors de ce Forum des fédérations, tout un travail de réseau qui se met en place en Nouvelle Aquitaine. Avec en ligne de mire l’instauration de cuma « tutrices », formant des apprentis au métier de salarié de cuma. A suivre !
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