La fdcuma a mené une enquête sur l’apprentissage auprès des cuma bretonnes. Parmi les cuma enquêtées, dans 70 % des cas, les apprentis sont majeurs. Dans plus de 55 % des cas, les alternants sont en BTS ou CQP, et pour terminer ce petit tour des alternants, lors de l’entretien, la plupart venait d’arriver dans la structure au cours de l’été ou à la rentrée de septembre.
Une enquête sur l’apprentissage
La fédération des cuma de Bretagne a pris l’initiative de donner la parole sur l’apprentissage aux personnes en lien direct avec les apprentis : leurs tuteurs. Ainsi, des entretiens téléphoniques, d’un quart d’heure à près d’une heure ont été menés dans les cuma accueillant un ou plusieurs apprentis. En octobre 2023, 5 cuma ont été interrogées en Ille-et-Vilaine, 4 dans les Côtes-d’Armor et 4 autres également ont répondu dans le Morbihan.
Les tuteurs considèrent qu’avoir un apprenti est une force pour la cuma employeuse. L’apprenti, comme son statut l’indique, apprend, étudie, se forme sur le matériel de la cuma. Mais il se forme aussi au fonctionnement de la cuma. Un alternant est un salarié comme les autres. Ainsi, il apprend les parcelles des adhérents pour pouvoir y travailler comme les autres membres de l’équipe.
Il en apprend sa structure, sa hiérarchie, c’est tout un processus qu’il acquiert au long de sa formation, ce qui en fait, s’il poursuit ensuite sa carrière dans la cuma, un employé prêt. Ainsi, la cuma forme son futur salarié, ou elle forme un salarié qui peut rester dans le réseau si elle n’est pas dans la possibilité de le garder. C’est également faire adhérer un jeune à la mutualisation et aux valeurs du réseau. L’apprenti, à l’issue de sa formation, sera une main-d’œuvre qualifiée disposant ainsi de compétences d’actualisées. Il est ainsi particulièrement compétent pour travailler avec le matériel souvent récent qu’il trouvera dans sa cuma employeuse.
L’appprentissage pour pallier le turn-over et le manque de candidatures
Pour les cuma, l’apprentissage apparaît donc comme un vivier, une manière de modérer une pénurie de main-d’oeuvre qui s’accroît. En effet, les salariés restent de moins en moins longtemps dans les structures. Mais alors que les recrutements sont donc plus fréquents, les offres trouvent de plus en plus difficilement des réponses.
Un autre point fort de l’apprentissage, c’est la main-d’œuvre supplémentaire qu’offre le ou la jeune en formation. En effet, lorsque l’on donne la parole aux présidents, sur les missions qu’ont les apprentis dans les différentes cuma, elles se superposent entièrement aux missions des salariés permanents : groupe de fauche, conduite d’engins, épandage, remorquage, entretien des engins, enrubanneuse, roundballer… Ce sont les principales tâches confiées aux apprentis. Cependant, seuls des alternants majeurs peuvent réaliser ces missions. La loi n’autorise pas les mineurs à conduire des engins de plus de 2m50, c’est donc à ne pas oublier lors du recrutement.
Jusqu’à 6 000 € pour l’embauche d’un apprenti
Alors il y a effectivement le temps de formation à prendre en compte. Les jeunes n’étant pas en effet pas tout de suite autonomes. Mais une aide à l’embauche des alternants, allant jusqu’à 6 000 €, permet de compenser ce temps. Cette aide, un salaire mensuel basé sur un pourcentage du Smic en vigueur et une exonération des charges sociales partielles en font une main-d’œuvre qualifiée, intéressante sur le plan économique.
Mais s’il faut retenir un point fort, un phare dans le processus d’apprentissage, c’est la transmission du savoir-faire. En effet, l’apprenti ne se réduit pas au statut de main-d’œuvre bon marché ou à l’élève qui ne connaît rien aux missions confiées et à qui il va falloir tenir la main au quotidien. Il est vu, au contraire, comme un véritable allié, un pari sur le futur, un investissement sur le long terme.
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