L’organisme de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, dresse le bilan des résultats économiques 2023 des exploitations agricoles françaises. Ces derniers affichent un fort recul après les hausses constatées en 2021 et 2022. Même si ces chiffres demeurent des moyennes et que les situations sont contrastées d’une filière à l’autre, ils ont le mérite d’illustrer une tendance. Top 5 des chiffres à retenir concernant les revenus agricoles 2023.
1 / EBE des exploitations agricoles en 2023 : 66 450 €
Premier chiffre à retenir : l’excédent brut d’exploitation (EBE). Toutes filières agricoles confondues, l’EBE 2023 des exploitations agricoles a reculé de 25,7 % pour s’établir à 66 450 €. Un résultat qui contraste avec les deux années précédentes, marquées par des hausses de 26,9 % en 2021 et 21,3 % en 2022.
En outre, l’organisme souligne « un contexte de baisse des prix marquée pour de nombreuses productions végétales et des charges orientées à la hausse ». Malgré tout, le chiffre 2023 demeure au-dessus du niveau moyen 2018-2020.
Les producteurs de céréales et d’oléagineux souffrent le plus avec un EBE/ETP non salarié qui recule de 58,8 % par rapport à 2022 ! Il s’établit en moyenne à 40 571 € par exploitation. La situation apparaît également comme (très) difficile en polyculture élevage avec un recul de 30,6 %. La situation est un peu moins difficile en bovins viande (-8,7 %) ou en ovins et caprins (-8,1 %). Seul les exploitations horticoles voient leur EBE/ETP non salarié progresser (+3,6 %).
2 / Solde disponible par équivalent temps plein non salarié : 29 340 €
Autre chiffre concernant les revenus agricoles 2023, le solde disponible par équivalent temps plein non salarié. Lui aussi marque un recul (très) important par rapport à 2022 : -44,7 % !
Agreste précise que ce résultat contraste avec les fortes hausses de 2021 (+59,9 %) et 2022 (+30 %).
3 / Revenus agricoles 2023 : une production moyenne en recul de 6,9 %
Par ailleurs, Agreste constate une baisse de la production agricole moyenne en 2023 de l’ordre de 6,9 %. Sans surprise, la production de céréales et d’oléagineux souffre le plus en reculant de 21,9 %. Elle est estimée en moyenne à 186 206 € par exploitation. La production viticole 2023 recule également, mais dans une moindre mesure. Agreste estime la production moyenne par exploitation à 292 134 € en 2023 (-9 %).
À l’inverse, certains secteurs affichent une relative stabilité. Ainsi, la production de bovins viande 2023 moyenne par exploitation est estimée à 112 772 € (+0,5 %) et 876 661 € dans la filière porcine (+0,1 %). Seule la production de volailles progresse significativement en 2023 : +7,9 % (445 624 € par exploitation en moyenne).
4 / Des charges agricoles en hausse de 2,9 %
Agreste note une hausse des charges agricoles en 2023. Elles s’établissent en moyenne à 263 670 € par exploitation. « Un niveau supérieur de 18,5 % à la moyenne quinquennale observée entre 2017 et 2021 » précise l’organisme.
En outre, « la hausse a été très importante pour les engrais et amendements (+27,8 %) ». Un chiffre qui s’explique par le prix des engrais en 2022 qui pèse sur la campagne 2023. Mais Agreste pointe également les hausses concernant le coût des assurances (+9,7 %) et le coût des phytosanitaires (+9 %).
Les bonnes nouvelles concernent les charges d’alimentation du bétail (-0,5 %) et les dépenses en carburants et lubrifiants (-9,7 %). Toutefois, ce dernier chiffre est à relativiser, car le coût des carburants avait explosé en 2021 (+32,1 %) et en 2022 (+22,2 %).
5 / Revenus agricoles, résultat courant avant impôts par ETP non salarié 2023 : 36 200 €
Enfin, dernier chiffre à retenir : le RCAI ou résultat courant avant impôts par équivalent temps plein non salarié (net des charges financières et des amortissements). Selon Agreste, ce chiffre recule de 38,8 % par rapport à 2022 pour s’établir en moyenne à 36 200 €.
Il faut cependant l’extrême disparité des chiffres d’une filière à l’autre. Ainsi, dans le secteur des céréales et oléagineux, le RCAI/ETP non salarié perd 82,7 % de sa valeur par rapport à 2022 ! Les évolutions baissières sont également fortes en polyculture-élevage (-48 %) et en viticulture (-32,5 %). La situation est un peu moins catastrophique dans les secteurs ovins/caprins (-11,5 %) et dans le maraîchage (-13,4 %). Seul le secteur horticole voie son RCAI/ETP non salarié progresser (+6,3 %).
Enfin, pour télécharger le rapport complet, rendez-vous sur le site d’Agreste.
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