Achats de machine agricole : de longs délais de livraison

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Achats de machine agricole : de longs délais de livraison

La cuma de Sillegny, en Meurthe-et-Moselle est équipée de deux Class Tucano. Elle attend aujourd'hui encore une nouvelle machine.

Acheter une machine agricole en 2023 demande d’accepter un long délai de livraison. La patience des acheteurs est souvent mise à l’épreuve. La cuma de Sillegny, basée en Meurthe-et-Moselle, en a fait l’expérience.

Lorsque la cuma de Sillegny, en Meurthe-et-Moselle, a signé son bon de commande de moissonneuse-batteuse en automne 2021, elle ne s’attendait pas à devoir attendre plus d’un an de délais de livraison. C’est pourtant ce qui est arrivé aux six agriculteurs lorrains de la section moissonneuse de la cuma.

Deux machines amorties

Pourtant, leurs réflexions en amont les avaient incités à faire un choix en temps et en heure. « Nous avons toujours eu deux moissonneuses-batteuses dans notre section, se souvient Olivier Haupert, président de la cuma. Des Claas Tucano 430 en 5,40 m pour battre les 500 ha de la dizaine d’adhérents. La moisson était très confortable, chacun pouvait moissonner en temps et en heure selon ses disponibilités. »

Mais à l’été 2021, une casse moteur d’une des deux machines vient mettre fin à cette routine. Le groupe d’agriculteurs ne s’appuie alors que sur une seule machine agricole pour réaliser la récolte des 250 ha. « Finalement tout s’est bien passé, précise le président. Cette situation nous a incités à faire le point sur notre flotte de matériel malgré la remise en état du moteur de la deuxième machine. »

Un budget de 260 000 € pour une nouvelle machine agricole

Le groupe a tout remis en question afin de choisir au mieux sa machine. « Dans notre processus de décision, nous avons d’abord abordé la question économique en déterminant le budget qui nous était alloué, explique Olivier Haupert. Nous ne voulions pas dépasser un coût de 80 €/ha, amortissements, assurances, hivernage, entretien et aléas compris. Notre enveloppe s’est élevée à 260 000 €. »

Alors forcément, l’organisation du chantier a aussi été remise en question. Le groupe d’agriculteurs a mis sur la table toutes leurs exigences et paramètres environnants pour trouver l’organisation la plus optimale. « Nous avons des parcelles qui se trouvent à 30 km au maximum des unes et des autres, précise le président. Nous avons des routes en bon état et la possibilité de passer d’une parcelle à l’autre chez une même personne, sans dételer la coupe. »

Autre paramètre à prendre en compte, chaque agriculteur veut conduire la machine agricole. Ce qui contrarie un peu son utilisation et l’use plus facilement. Il fallait donc des moissonneuses batteuses robustes. « Notre choix portait entre deux petites moissonneuses peu équipées ou une seule avec une plus grosse puissance », raconte Olivier Haupert. L’envie d’avoir le moins de contraintes possibles, d’éviter au maximum les aléas et d’avoir un débit de chantier important a fait que le groupe s’est tourné vers l’achat d’une seule machine neuve.

La guerre en Ukraine a allongé les délais de livraison

Il fallait ensuite choisir le modèle : coupe de 6,80 m, trémie de 10 000  l, pneumatiques pour respecter les routes et les sols, gabarit routier, gros réservoir de carburant, caméras, guidage et entretien compris pendant cinq ans… Les agriculteurs ont voulu s’affranchir de tous les aléas possibles et s’assurer du débit pour être plus sereins. « Nous avons même décidé d’investir dans un humidimètre et un qualimètre pour faciliter les décisions de récolte, s’amuse le président. Pas question de ralentir le chantier. »

Ensuite il a fallu choisir le modèle. Le groupe s’est alors tourné vers une Claas Trion 640 de 6,80 m de largeur de coupe. C’est la disponibilité de la machine qui a fait pencher la balance vers ce modèle. Mais entre temps, les événements géopolitiques sont venus jouer les troubles fêtes. La guerre en Ukraine a allongé les délais de livraison. Sur les 600 machines commandées, seules 300 ont été livrées en temps imparti.

La cuma de Sillegny n’en faisait pas partie. « On nous a annoncé que nous n’aurions pas notre moissonneuse pour l’été 2022, regrette le président. Cependant, nous avons très vite relativisé en estimant que ce n’était que matériel. » La moisson 2022 s’est toutefois bien déroulée avec le confort des deux machines. Depuis, elles ont été livrées chez le concessionnaire qui les a repris. En attendant, les six agriculteurs de la section continuent de rêver à ce beau joujou… avec toujours plus d’impatience.

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