À la cuma de Lalo, l’ambiance, c’est du boulot

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À la cuma de Lalo, l’ambiance, c’est du boulot

En intérieur ou en extérieur, la dynamique cuma de Lalo change la vie de ses adhérents. De g. à d.: Cédric Teulier (secrétaire), Pascal Gibergues (président), Cyril Murat (salarié cuma) Adrien Marty (salarié d’une exploitation adhérente), Chantal Casal (adhérente), Sébastien Pelras (adhérent), et Benoît Garric (trésorier).

Sur le papier, la cuma de Lalo, dans l'Aveyron, est une petite cuma d'élevage comme tant d'autres, qui a fêté au printemps ses 60 ans d'existence. En y regardant de plus près, et en rencontrant l'équipe, on comprend mieux pourquoi ses responsables la dorlotent.

L’histoire

Quatre tracteurs, un télescopique et une désileuse automotrice, pour ne citer que les automoteurs. Une banque de travail depuis 1966. Un hangar, en partie autoconstruit, aujourd’hui quasi financé par les panneaux photovoltaïques qui le surmontent depuis… 2011 ! Voilà un petit échantillon des actifs matériels. Et pour le reste : une dizaine de journées d’entretien par an (vous avez bien lu, une dizaine !) qui permettent autant de déjeuner ensemble que de remiser le matériel et de discuter des investissements à venir. Le hangar, lieu «central» pour les adhérents dont les exploitations se trouvent le plus souvent à quelques kilomètres, jouxte d’ailleurs le foyer rural et la salle paroissiale, le tout bien abrité à l’arrière de l’église. « Lalo correspond à une ancienne paroisse, à cheval sur uatre communes, la cuma étant sur le même périmètre. Du coup, nous n’attendons après personne, nous faisons. On a contribué à la construction du foyer rural et de la salle de la paroisse », explique Benoît Garric, le trésorier. «Les personnes qui fédèrent à la cuma, font partie intégrante d’autres groupes», explique Chantal Casal, adhérente. La cuma, le foyer et l’église se retrouvent donc au centre de tous les événements locaux : les foulées vertes, la fête du village, les repas-événements, les fêtes dans le hangar… « L’idée, c’est de faire vivre le village », résume-t-elle. « On est en zone défavorisée, souligne Pascal Gibergues, le président. Au vu des prix des matériels, on vient à la cuma par pragmatisme. » « Et aussi pour la belle ambiance ! », complète Sébastien Pelras.   ​​​

Les trois sentiments de Pascal Gibergues, président de la cuma de Lalo

Le pire et le meilleur : « Nous sommes très proches les uns des autres. Et on n’est pas assez riches pour avoir nos propres matériels… Ce qui nous permet de nous voir les uns les autres ! »

Le truc qui le rend fou : « Comme dans beaucoup de cuma, des fois il y a un peu de casse. On a mis en place quelques règles. »

Pourquoi ça marche ? Outre l’ambiance, et les tarifs, nous avons à disposition une large gamme de matériels liés à l’élevage, ce n’est pas le cas de toutes les cuma. »

L’avis de la coach

Audrey Gayraud, fédération des cuma de l'Aveyron

« Les adhérents de la cuma de Lalo ont hérité d’une cuma solide, et ont su la développer. Ils prouvent que même un petit groupe peut créer de très beaux services. Mais c’est à double tranchant : la dynamique repose sur peu de gens, et le groupe, comme beaucoup, doit gérer son propre renouvellement. La fête des 60 ans a permis d’inviter Pierre Lafragette, président de la coopérative Fermes de Figeac, très active sur ce sujet. L’équipe envisage des visites et de travailler le sujet avec des cuma voisines. »

La cuma de Lalo, dans l’Aveyron

  • Nombre d’adhérents : 19
  • Chiffe d’affaires: 150 000 €
  • Nombre total de matériels : 45

Principales activités et chiffre d’affaires annuel

  1. Traction : 36 000 € pour le tracteur (1 600 h), + 20 500 € pour la télescopique (850 h)
  2. Fenaison : 26 000 € (fauche, fanage, andainage, pressage)
  3. Épandage : 11 500 € (épandeur et benne)

&amp;quot;Nous sommes très proches </p><p>les uns des autres. Et on n’est </p><p>pas assez riches pour avoir </p><p>nos propres matériels… </p><p>Ce qui nous permet de nous rencontrer et d’échanger&amp;quot; explique Pascal Fabrègues, président de la cuma de Lalo</p><p>

Le fonctionnement

  • Types d’exploitations : Polyculture-élevage (bovin lait, vaches allaitantes, brebis, chèvres), une cinquantaine d’hectares par UTH.
  • Bâtiment : Hangar avec petit atelier, depuis 2009.
  • Gestion – comptabilité : Versement d’acomptes puis solde en décembre après calcul des prix de revient. Pour les factures annuelles > 2 000 €, prélèvement mensuel obligatoire.
  • Engagement : Par matériel, obligatoires, signés.
  • Nombre de CA, réunions, commissions par an : Deux jours/mois d’entretien des matériels l’hiver (soit une dizaine sur l’année). Une AG en décembre. Une réunion post-campagne de relevés de travaux et de banque de travail.
  • Assemblée générale : Une quinzaine d’adhérents, soit 80 %, sont présents.
  • Réunion Hebdomadaire de planning : Non, mais les responsables d’activités se coordonnent pour le salarié ou le stagiaire. Exception pour la fenaison qui requiert de la planification en début de chaque semaine à la saison.
  • Réservation des matériels : Via les responsables matériels, par téléphone.
  • Utilisation de messagerie instantanée : Non, tous les adhérents ne sont pas équipés de smartphone.
  • Emploi : Oui, un quart temps pour la désileuse automotrice, l’entretien des matériels et les semis de maïs en service complet. Ce salarié est embauché le reste du temps sur une exploitation.

 

Pourquoi Entraid a choisi cette cuma

Lors de la fête donnée pour les 60 ans de la cuma de Lalo, ses fondateurs -Roland Leygues, Gérard Gras, Roger Tournier, et René Tamalet, anciens adhérents- ont souligné le rôle primordial de la cuma sur l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs. Et de fait, ce petit groupe s’est engagé très tôt dans une banque de travail, dans la traction en commun et dans le photovoltaïque. Un profil de cuma très novateur !​​​

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer