Quelle production présente sur une bonne partie des exploitations vendéennes peut fournir de la litière, contribuer à stabiliser les parcours, permettre de chauffer les maisons du hameau et l’eau de la salle de traite, voire générer un revenu ? Le bois, notamment celui issu de la haie. Il y a 20 ans que le gaec Bois des Houx, à Saint-Hilaire-de-Loulay, a compris l’intérêt d’une gestion durable et pragmatique de cette ressource. Elle est devenue un élément central de l’exploitation qui en a optimisé son utilisation.
Intérêt économique
En novembre, une visite de la ferme a été organisée par l’Union des cuma des Pays de la Loire afin de présenter à tous, agriculteurs ou non, la possibilité, voire la nécessité, d’intégrer la haie dans son organisation, et surtout l’immense intérêt qu’elle représente lorsqu’elle est gérée correctement. Des agriculteurs, des locaux, mais aussi une délégation d’une commune intéressée par la démarche ont pu observer les différents usages du bois mis en pratique sur le gaec.
Entretien mécanisé
D’un point de vue économique, grâce au déchiquetage il permet de chauffer plusieurs habitations à 15€ du MWh (en comparaison, les références s’établissent aux alentours de 88€/MWh pour le fioul, 140€/MWh pour le propane). Les plaquettes peuvent aussi servir en litière. Louis-Marie Fioleau, l’agriculteur qui a guidé la visite, paille ainsi ses animaux à un coût de 40€/t. Grâce à l’intervention d’une pelle avec grappin abatteur, de la déchiqueteuse de la cuma départementale et d’un broyeur rapide, toute cette production est très largement mécanisée. Seules quelques opérations sont réalisées à la tronçonneuse. C’est un plus pour le confort et la sécurité des exploitants. Louis-Marie souligne aussi sa satisfaction de travailler dans un cadre paysager agréable et qui lui procure de l’ombre quand les températures crèvent les plafonds des normales saisonnières.
La haie protège les animaux lors des fortes chaleurs
Les animaux aussi apprécient la présence des haies qui les protègent lors de fortes chaleurs. Cela diminue les pertes de production et permet même de laisser les vêlages se faire à l’extérieur. En plus, le bois déchiqueté sert de litière depuis plus de 15ans. D’un point de vue agronomique, la haie améliore l’assimilation des eaux pluviales, limite l’érosion et la lixiviation des éléments nutritifs. La productivité et la qualité des prairies sont largement améliorées. L’exemple concret et pragmatique du gaec Bois des Houx le confirme: la haie est un facteur d’amélioration de l’outil de production. Il n’y a qu’une condition à cela: bien intégrer le bocage dans la gestion de sa ferme. L’Union des cuma(1) peut accompagner cette démarche.
(1) contact : 06 73 87 35 99
A voir en vidéo : La corvée de bois n’a plus rien d’une corvée
A lire aussi :
2000€ d’économie sur la litière en Deux-Sèvres
En Vendée, on s’intéresse à l’utilisation du bois en litière et aux matériels pour le faire
L’arbre dans tous ses état au service du système d’élevage en Mayenne
Vers une rémunération des services environnementaux rendus par la haie