Les enjeux environnementaux continuent à s’intensifier. Limiter le réchauffement climatique, enrayer la sixième extinction des espèces, améliorer l’état des écosystèmes aquatiques, atténuer les inondations et les sècheresses… sont autant de thèmes sur lesquels les systèmes agro-écologiques ont une prise. Ils sont en capacité de stocker du carbone, de stopper les transferts de polluants dans l’eau, de protéger les espèces en voie d’extinction, pour ne citer que ces exemples. Pour autant, les agriculteurs engagés dans ces systèmes agroécologiques ne bénéficient pas de la reconnaissance du marché. Les paiements pour services environnementaux (PSE) peuvent être l’opportunité de rémunérer ce travail et encourager la restauration des ressources naturelles.
Distinguer les services écosystémiques et environnementaux
Les services écosystémiques sont rendus gratuitement et depuis très longtemps par la nature aux hommes: la captation du CO2 avec la photosynthèse des plantes, la pollinisation des plantes par les insectes, la filtration de l’eau par les sols, etc. Les services environnementaux permettent d’améliorer ou conserver les services écosystémiques. Ils sont rendus par des hommes et bénéficient à d’autres hommes. Le principe est que ceux qui fournissent ces services soient payés pour le faire. En cela, les PSE offrent l’occasion de mettre un prix sur une action jusque-là non tarifée. Ils se formalisent par des contrats volontaires entre des agriculteurs et d’autres acteurs, tels que les entreprises ou les collectivités. Ces contrats ont pour objectifs de générer des valeurs supplémentaires pour les agriculteurs, tout en entretenant ou améliorant les services rendus par la nature à l’ensemble du territoire.
Le LabPSE, pour expérimenter les PSE
Le projet LabPSE, porté par Trame, vise à expérimenter la signature de PSE avec une dynamique de coopération territoriale entre des agriculteurs qui s’engagent à produire des services sur plusieurs années et des acteurs du territoire qui investissent pour pérenniser ces services. Il se déploie sur plusieurs territoires en Bretagne et en Mayenne, en impliquant des réseaux agricoles (Fncuma, Frgeda Bretagne, Frcivam), des associations (Oieau, Terres en villes) et des intermédiaires (CMB, CdC biodiversité). Des scientifiques (écologues, économistes, agronomes…) sont aussi sollicités dans le cadre de ces démarches. Leur implication étant précieuse pour déterminer la valeur des services environnementaux.
Quoi de mieux qu’une balade au Salon aux champs pour en savoir plus?
Jean-Noël Barbé et Wilfrid Perquis sont agriculteurs à Saint-Vran et à Mérillac. Ils se connaissent pour adhérer à la même cuma locale. Ils sont initiateurs de l’expérimentation LabPSE sur le territoire Terres de Sources (zone d’aires d’alimentation des captages de la ville de Rennes). Ces deux agriculteurs misent notamment sur la conduite de leurs pâtures et sur l’entretien de leurs haies pour lutter contre l’érosion, favoriser la biodiversité et améliorer la qualité de l’eau. Pour les deux agriculteurs, «avec ces contrats privés, nous choisirons les services que nous acceptons de vendre. Nous devenons acteurs, dans une démarche de coopération territoriale qui valorise les bienfaits de notre système agricole.»
Dans le cadre de l’atelier «l’arbre et l’agriculteur», Jean-Noël et Wilfrid proposent d’embarquer les visiteurs du salon pour une balade originale. Entre observations, discussions et jeux, ce seront quinze minutes de parcours pour découvrir le potentiel des services environnementaux fournis par les agriculteurs, à partir de la haie et de l’arbre dans un système d’élevage. Les rendez-vous sont prévus à 10h, 12h, 14h et 16h chacun des deux jours du salon.