La nouvelle génération a pris les rênes dans de nombreuses cuma. Ce mouvement est engagé depuis plusieurs années, avec l’arrivée de nouveaux cumistes qui affichent des motivations et des objectifs différents de ceux de leurs prédécesseurs. Cela insuffle une nouvelle dynamique, des stratégies innovantes et l’envie d’aller de l’avant. Certes, il y a toujours les présidents par obligation, car il en faut bien un. Et puis, il y a ceux qui posent directement les jalons, avec des étapes précises, et qui refondent la coopération sur des bases claires et solides. Ces jeunes présidents ont besoin d’un accompagnement et attendent un appui de la part de l’animateur de la fédération des cuma. Sécurisation, organisation et développement des activités, sont les mots d’ordre qui figurent sur la nouvelle feuille de route coopérative.
Sécuriser la cuma
En prenant les rênes de la cuma, ces nouveaux responsables souhaitent sécuriser l’existant. Cela passe notamment par la refonte globale du règlement intérieur, la mise à jour des statuts et du capital social ou encore la formalisation des bulletins d’engagement. Il convient aussi de s’approprier l’environnement administratif de la coopérative.
« La cuma, c’est le prolongement de mon exploitation », affirmait un adhérent dernièrement lors d’une assemblée générale de la cuma du Loiret. Et à juste titre ! Car sans la cuma, dans un contexte de hausse du prix du matériel, le parc matériel d’un jeune installé serait bien maigre. Il est également indispensable de faire preuve de rigueur, d’autant plus qu’aujourd’hui tout va très vite. La moindre brèche peut devenir un calvaire. « Il faut savoir concilier les hommes et la coopérative, lançait un jeune président de cuma loirétaine. Parfois, ce n’est pas simple, notamment dans le cas d’impayés, lorsqu’il faut entreprendre le tour des maisons voisines. »
Une organisation modernisée
L’organisation dans nos cuma a grandement évolué. La technologie et les réseaux sociaux amènent de la facilité. La réservation en ligne des matériels, via Mycuma, WhatsApp et consorts, sont devenus quasi routiniers. Pour certains nouveaux, la cuma est la suite après les JA.
« On rentre à la cuma par envie et non par contrainte, sans quoi ça ne marche pas », argumente Jérôme Delouche, jeune président de la cuma du Canal, fruit de la fusion de deux coopératives dans le Lorriçois. « Je n’étais pas cumiste historiquement. Mon installation, les charges et les besoins auxquels nous sommes confrontés m’ont fait réfléchir autrement. Parfois, c’est sport. Il faut savoir être ferme et équitable, mais après, une fois les rails posés, ça roule », complète l’intéressé.
Nouvelle génération, nouveaux projets
L’arrivée des jeunes, au sein des cuma, insuffle de nouvelles idées et un vent de changement. Et cela ne concerne pas seulement le simple matériel. On parle traction, bâtiment et main-d’œuvre. « Lorsqu’on est jeune, on fourmille de projets, plus que certains qui sont à l’aube de la retraite. Du moins, pas les mêmes », appuie Valentin Caron, jeune président de la cuma de Darvoy et trésorier de la fdcuma, lorsque nous échangions, cet été, sur la moissonneuse-batteuse de la coopérative. « Tout n’a pas été rose, loin de là, entre impayés ou conflits entre adhérents. Ce n’est pas évident lorsque l’on reprend une cuma, surtout quand on n’est pas originaire du secteur », poursuit-il.
Une nouvelle génération arrive dans les conseils d’administration de coopératives et de fédérations, dans un contexte où les besoins et les attentes évoluent. Plus que jamais, cuma et cumistes ont besoin de leurs fédérations de proximité, des services et de -l’accompagnement au quotidien. Mais aussi de ce vent porteur qui pousse la nouvelle génération à prendre les rênes et à s’investir pour faire naître les projets de demain.
Passage de relais dans les cuma d’irrigation
Toutes les cuma sont concernées par le renouvellement des responsables, qui s’opère avec plus ou moins de difficultés. Dans le Loiret, une des spécificités du réseau, repose sur la présence de cuma d’irrigation créées en 1977 après la grande sécheresse. Et pour nombre d’entre elles, l’heure du changement de présidence a sonné. Si la transition n’a rien d’extraordinaire, elle doit se préparer. Tuilage et accompagnement sont obligatoires, pour que la passation s’effectue en douceur. Ce qui est souvent le cas. Guillaume Allerback, nouveau président de la cuma des Vaux, en est un parfait exemple. « Savoir où passent les conduites, la taille des tuyaux, les bouches d’irrigation, la gestion du forage, les déclarations administratives… La gestion de l’irrigation, c’est pire que la moisson. Elle peut vite créer des tensions entre adhérents. Si le travail en commun ne marche pas, c’est la catastrophe ! ».
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