« Il y a deux raisons qui nous ont poussés à investir dans une faucheuse-andaineuse, explique Frédéric Sanchez, président de la cuma de Leboulin et installé en Gaec sur 340 ha. La première, c’est l’interdiction d’employer un défoliant pour sécher les cultures que nous avons ici. Il nous fallait donc un matériel pour remplir cette tâche. La seconde, c’est France Relance et les subventions accordées à la bio qui nous ont permis d’avoir accès à un financement important à l’achat ».
Une faucheuse-andaineuse subventionnée à 50% !
Acquise pour 70 000 € en juillet 2021, elle a été financée à hauteur de 50 % par ces apports. « C’est un outil très utilisé au Canada, qui permet de faucher les cultures et de composer des andains avec les cultures, soit un seul, soit deux, qui permettent ensuite de passer la moissonneuse dans de bonnes conditions », ajoute-t-il. Celle mise en œuvre dans le Gers, construite par Tort en Espagne, a une barre de coupe de 6,5 m.
La faucheuse-andaineuse revêt une utilité pour les adhérents et même au-delà : « C’est un matériel qui s’utilise sur de la luzerne semence, du sarrasin bio, de la coriandre bio, du pois chiche et du lin. Mais aussi sur du colza semence … production que nous n’avons pas dans le périmètre de la cuma pour le moment parce que c’est majoritairement verrouillé par les entrepreneurs de travaux agricoles. Globalement, on peut envisager faucher tout ce qui peut se faucher », explique Laurent Bouchot, installé lui sur 240 ha. « C’est un outil utile en bio parce que lorsque les cultures sont sales, ça sèche aussi les mauvaises herbes. »
La machine a déjà accompli deux saisons qui ont permis d’affiner l’usage, les mises au point. Il a fallu quelques erreurs pour arriver à bien maîtriser tout le potentiel de l’engin. Pour l’instant, elle est principalement déployée sur une centaine d’hectares chez les adhérents de la cuma. Elle pourrait tourner plus que la centaine d’heures actuelle.
3 ha à l’heure
« Le coût de la machine s’élève à 35 €/ha. Si on rajoute le coût du tracteur et de la main-d’œuvre, la facture monte de 60 à 95 €/ha cela dépend des conditions d’avancement des chantiers », ajoute Frédéric Sanchez. « Quand ça se passe bien, on tourne à 3 ha à l’heure, quand c’est plus compliqué le rythme descend à 1 ha à l’heure. » Malgré tout, les deux agriculteurs s’interrogent. Le contexte n’est guère favorable avec le recul très important des productions bio. « Aujourd’hui, il faut être réaliste. Jusqu’à présent nous avions le choix des cultures, là on prend des cartouches sur les lentilles et les pois chiches, le marché des céréales est encombré », regrette Frédéric Sanchez, qui conclut : « Heureusement que France Relance est passée par là pour l’investissement. »
Une cuma richement dotée
La cuma de Leboulin, à quelques centaines de mètres d’Auch, est née au milieu des années 90 autour d’un tracteur, d’un semoir et de quelques outils. Elle compte aujourd’hui 17 adhérents autour d’un noyau de quatre ou cinq agriculteurs rassemblés et de matériels plus imposants. Aujourd’hui, la cuma possède et exploite quatre tracteurs, un épandeur à compost, un autre à engrais, un semoir monograine, un semoir combiné 4 m, un semoir à dent de 6 m, une barre de coupe flex, une charrue 5 corps, un chisel de 5 m, un vibro de 8 m, un cultivateur de 6 m, un déchaumeur à disque, une herse étrille de 12 m, une herse rotative de 6 m, un pulvé automoteur avec rampe de 36 m, un quad… Bref, tout « sauf la moissonneuse ! »
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