L’entreprise américaine Amogy a présenté il y a quelques jours un tracteur fonctionnant à l’ammoniac. Il s’agit d’un modèle John Deere 6195 M profondément modifié. En effet, le gaz azoté sert ici de vecteur d’hydrogène. En d’autres termes, le tracteur possède un réservoir d’ammoniac. Mais le gaz passe ensuite dans un «cracker» spécialement développé par Amogy. Il en sort de l’hydrogène et de l’azote. Ce dernier retourne à l’atmosphère, tandis que l’hydrogène alimente une pile à combustible. L’électricité fournie fait tourner ensuite un moteur électrique pour animer le tracteur.
Plus facile à stocker et transporter
Les tenants de la filière ammoniac comme Amogy partent du principe que ce gaz est plus facile et moins coûteux à stocker et transporter que l’hydrogène pur. L’entreprise constate également que l’agriculture l’emploie déjà en tant que fertilisant. Notons que ce n’est plus le cas en France, depuis la disparition de la filière ammoniac anhydre. Aujourd’hui, on voit surtout ce gaz comme un polluant.
L’ammoniac ne libère pas de CO2
L’emploi de l’ammoniac comme source d’énergie ne libère pas de carbone. Si on le brûle dans des moteurs à combustion interne, autre solution possible, il produit des oxydes d’azote facile à éliminer. Et employé comme vecteur d’hydrogène pour une pile à combustible, il n’est découle aucune pollution. Reste en revanche à trouver une source d’ammoniac «verte», ne libérant pas de CO2. En effet, il faut actuellement du pétrole pour le fabriquer. Des solutions valorisant de l’électricité intermittente, issue du solaire ou de l’éolien, semblent se dessiner. La société Amogy bénéficie du support financier d’Amazon (via son Climate Pledge Fund), ainsi que de fonds d’investissement spécialisés dans le climat et les technologies (AP Ventures et DCVC).