Transmission : chacun imprime sa marque

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Transmission : chacun imprime sa marque

Assemblée générale de la cuma La Habassaise dans les Landes. Au bureau, Bernard Lalanne et Bertrand Massein.

C'est bien l'équipe qui fait sa cuma. À la cuma de Lahourcade (64) et de la Habassaise (40), les passages de relais se sont faits en douceur. Les générations et les personnalités impriment leur marque et font doucement changer les usages.

La transmission est un sujet central, qui préoccupe aussi les cuma. Ces dernières ne sont en effet pas des objets rigides : chaque équipe la fait évoluer selon ses préoccupations.

À Lahourcade, le temps au cœur des préoccupations en matière de transmission

Jean-Jacques Haurat (ancien président) : « Nous avons démarré la cuma tout au début des années 1980, avec des activités ensilage et fauche. Puis nous avons élargi les activités et le nombre d’adhérents. Nous étions majoritairement en polyculture élevage. Progressivement, les activités liées à la vigne – avec la reprise de l’appellation Jurançon — ont gagné de l’importance. Au début des années 1990, j’ai pris la présidence. Aujourd’hui, la cuma compte un Agrisem pour les céréales, mais surtout des matériels liés à la vigne : tracteur, rogneuse, enfonce-pieux, affûte-pieux, interceps, effeuilleuse… La majorité des jeunes sont les enfants de la première génération d’adhérents. »

Le tracteur de la cuma de Lahourcade dans les Pyrénées-Atlantiques. L'activité vigne y a pris le pas sur la polyculture élevage.

« Récemment, nous avons constitué des binômes, pour la présidence et la trésorerie, afin de transmettre les responsabilités. Simon Coussirat a repris le poste de trésorier, et Aurélien Malegarie celui de président. C’est encore très frais ! Mais on voit bien que la différence réside dans le rapport au temps. Auparavant, on discutait sans doute davantage, on prenait le temps. Ils sont plus rapides dans la prise de décision. C’est compréhensible, ils doivent mener plus de choses à la fois.Il leur faut donc être très productifs. L’activité agricole est un pan de leur vie parmi d’autres.

Simon Coussirat : « Je suis le nouveau trésorier de la cuma de Lahourcade. Avec mes collègues, on commence à peine dans ces nouvelles responsabilités. L’organisation de la cuma est très efficace : on attelle les outils sur le tracteur, tout va très vite. En termes d’organisation et de gestion, on ne peut pas faire beaucoup mieux que nos prédécesseurs. Ils menaient ça avec beaucoup de calme et de rigueur. C’est important d’y aller tranquillement en agriculture. »

La Habassaise : Des activités désormais pensées à l’échelle du territoire

Bernard Lalanne, ancien président : « J’ai transmis la présidence à Bertrand Massein, qui en a été le trésorier pendant plusieurs années. Nous avons géré ensemble pendant des années. Et depuis les années 2000, nous avons amplifié une politique de renouvellement régulier des matériels qui le nécessitent. Nous sommes dans une zone d’élevage – bovins et palmipèdes —, avec une forte dominante maïs. Les activités de la cuma recouvrent la fenaison, le travail du sol, des semoirs à céréales, une activité télescopique pour l’élevage, l’épandage du fumier, d’engrais, une flotte de remorques, un automoteur de pulvérisation… Nous travaillons pour certaines de ces activités en intercuma. »

Bertrand Massein, l’actuel président : « la politique de renouvellement n’est pas nouvelle. Nous priorisons la fiabilité des matériels et les options technologiques auxquelles les adhérents ne pourraient pas accéder seuls, pour les matériels pour lesquels cela se justifie. Ces dernières années, étant donné la hausse des coûts des matériels, nous avons travaillé avec d’autres cuma du secteur – Misson, Cauneille — pour certaines activités comme l’épandage de fumier ou la pulvérisation. Je pense que ces mouvements de rationalisation des activités, à l’échelle des territoires, vont s’amplifier. Peut-être vont aussi se dessiner des cuma, ou des groupes, plus « technophiles » que d’autres. Côté animation, j’ai souhaité donner une dimension plus importante à notre journée annuelle d’entretien des matériels. L’idée est, en équipe, de nettoyer et maintenir les matériels, le hangar et les abords. Mais aussi de se retrouver, discuter, déjeuner ensemble. Et pourquoi pas, faire émerger de nouvelles activités ! »

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