Les avantages de la transition agroécologique en cuma sont nombreux, notamment au niveau environnemental et climatique. Mais économiquement, la transition vers de nouveaux modèles de production est parfois un parcours compliqué.
Transition agroécologique: une démarche de long terme
L’agroécologie est l’une des principales voies d’avenir de l’agriculture pour concilier production de qualité, défis climatiques et environnementaux et attentes sociétales. Les changements à l’œuvre modifient fréquemment et de manière importante les façons de cultiver et le fonctionnement de l’exploitation. L’intégration de nouvelles pratiques dans le système est souvent complexe, nécessite des moyens et du temps pour s’y adapter. Vouloir par exemple augmenter la fertilité des sols ou le niveau de biodiversité et en tirer les bénéfices peut prendre plusieurs années. Alors même que les investissements nécessaires pour y parvenir doivent être faits la première année!
C’est notamment le cas avec le projet intercuma des adhérents de la cuma Cœur de France et de la cuma du Cellier. Ils ont dernièrement investi dans un semoir semis direct Horsch Avatar. Leur but: pouvoir intégrer des couverts végétaux ou permanents dans leur itinéraire, éléments indispensables pour la restructuration des sols. Des charges supplémentaires sont constatées et bien quantifiables dès les premiers travaux: en intrants, en personnel et en mécanisation. Par contre, le retour sur investissement de ces pratiques agroécologiques sera moins mesurable. Il se fera sur le long terme.
De nouveaux investissements nécessaires
Les investissements nécessaires à la transition agroécologie diffèrent donc en partie de ceux présents dans le parc matériel habituellement utilisé. En général, les matériels permettent des bénéfices économiques ou sociaux plus ou moins immédiats. Par exemple, la nouvelle installation d’irrigation à la cuma de la Rempanne pour la production arboricole s’amortit sur plusieurs années, mais produit ses effets dès lors qu’on l’utilise: on peut irriguer dès que l’investissement est réalisé.
Le décalage de temps entre les investissements agroécologiques et leurs effets peut être, en cas de trésorerie difficile dans une exploitation, un réel frein à l’adoption de ce type de pratiques.
La cuma, le moyen d’investir à moindre risque
La cuma joue un rôle majeur pour investir dans ces matériels. Elle offre la possibilité à ses adhérents de changer leurs pratiques pour un coût maîtrisé et compétitif, tout en limitant le risque financier! Dans le Cher, bon nombre de cuma ont investi ou se posent la question d’investir dans du matériel de désherbage mécanique. Les conditions pédoclimatiques très changeantes chaque année influent sur l’utilisation de ces matériels, mais aussi sur leur efficacité. Le collectif limite les risques de sous-utilisation, en raison de la diversité des besoins des adhérents. Or le prix de revient du matériel dépend du volume réalisé et impacte le coût de l’itinéraire technique.
De manière générale, le désherbage mécanique qu’il soit complémentaire aux désherbants ou non, réduit peu les coûts de désherbage. Mais il permet de répondre aux besoins de demain: baisse des Indicateurs de fréquence de traitements phytosanitaires (IFC)*, développement de nouveaux débouchés plus exigeants au niveau environnemental, impasse technique… Autant limiter les frais par le biais du collectif! Au-delà du coût, l’intérêt de partager ces outils de transition agroécologique est aussi de partager la prise de risque. Travailler en groupe permet à tous de bénéficier des expériences de chacun.
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