Les arguments en faveur de l’achat d’un tracteur à plusieurs sont divers : développement de la cuma avec de nouvelles activités (la fenaison par exemple), création d’emploi avec un chauffeur partagé, organisation de l’entraide entre adhérents, effet fédérateur, gain économique… Toutes ces raisons ne suffiront pas sans un projet structuré. Voici une méthode en trois points pour que le projet qui sommeille dans votre groupe « Traction en cuma » devienne réalité !
1) Traction en cuma: recenser les besoins de chacun
Les besoins peuvent être présents sans que personne s’en aperçoive, faute de l’avoir exprimé clairement. Pour éviter cela, le mieux est d’aller à la rencontre des adhérents de la cuma et des agriculteurs locaux, puis d’organiser une réunion avec les intéressés. Chacun pourra alors exprimer son besoin en nombre d’heures et la puissance désirée.
Une fois les besoins répertoriés, un cahier des charges peut être établi : chacun devra faire quelques concessions par rapport à son idéal…
La rédaction du cahier des charges doit prendre en compte différents points :
- Les aspects techniques ;
- Les aspects économiques et financiers du matériel souhaité ;
- Le délai de livraison ;
- Le mode de paiement ;
- La modalité de réception du matériel et de mise en route ;
- L’organisation du groupe ;
- Demander l’approbation des conditions demandées (signature du cahier des charges par le concessionnaire).
Cette rédaction du cahier des charges permettra d’avoir des devis comparables. Les éventuelles options sont à chiffrer à part. L’occasion n’est pas à éliminer d’office ! Prenons en exemple la Cuma de Lautignac, dans le Volvestre, qui a renouvelé son tracteur par une machine plus puissante avec de nombreuses options (boîte vario, PDF avant, cabine confort, débit hydraulique important) mais d’occasion afin de conserver un prix accessible. La section tracteur a ainsi pu perdurer.
2) Traction en cuma : planifier les étapes du projet
Pour ne pas perdre certains adhérents en route, le choix du devis doit être assez rapide. Un vote à bulletin secret peut avoir lieu si l’on en ressent le besoin. Chacun signe ensuite un bulletin d’engagement. Le fait de s’engager permet de responsabiliser l’utilisateur.
En effet, il est toujours possible qu’un adhérent décide de se désengager ou de modifier son engagement d’heures à cette étape. Il faudra alors recalculer le coût approximatif de l’heure (votre fédération de cuma est là pour vous aider).
Il est cependant nécessaire de faire comprendre à l’adhérent qu’il doit maintenant s’engager définitivement pour toute la durée de l’amortissement du matériel, comme chacun des adhérents du groupe, afin que le coût à l’heure soit maintenu tout au long des années d’utilisation. Le bulletin d’engagement est un engagement écrit qui permet de le formaliser.
Ainsi, la cuma de l’Arize à Daumazan-sur-Arize a neuf adhérents sur son tracteur, adapté à des agriculteurs aux petites surfaces en élevage, arboriculture et maraîchage.
Un bulletin formalise l’engagement de tous et la section a pu fonctionner et contenter de nouveaux cumistes après sa création. Après 2 ans, ils sont 12 utilisateurs engagés sur la section tracteur.
3) Réaliser un règlement intérieur de la section « tracteur en cuma »
Un règlement intérieur permettra d’organiser les chantiers, mais aussi de définir une « charte » commune d’utilisation et d’entretien du matériel. Il peut être intéressant de questionner chacun sur sa capacité et son envie de conduire le tracteur. Une formation « conduite » peut être proposée, voire imposée aux adhérents chauffeurs.
Il est tout à fait possible que tout le monde puisse le conduire, mais aussi de choisir un adhérent plus à l’aise et disponible, ou enfin de réfléchir à l’embauche d’un salarié conducteur. Le fait qu’une seule personne utilise le tracteur, permet une meilleure fluidité des chantiers, un gain de temps, un meilleur entretien, et ainsi un coût d’utilisation maîtrisé.
La cuma des Aubits à Gragnague en est convaincue. Benjamin Fournes, président de la cuma, conduit lui-même le tracteur pour les différents adhérents. Ce système permet un bon entretien qui minimise les réparations sur le matériel. Le coût est réduit et l’ensemble des adhérents de la section s’en voit satisfait.
Pour toutes ces étapes, votre fédération de proximité est là pour vous accompagner, faites nous signe pour :
- L’animation des réunions,
- Les études de coûts,
- La mise en route du matériel.
Traction en cuma : ce qu’il faut faire, et ne pas faire
À faire
- Écouter l’avis de chacun ;
- Mettre par écrit les besoins et les attentes ;
- Déléguer les différentes tâches ;
- Prévoir une journée de mise en route ;
- Vérifier les clauses en cas de non-respect des délais de livraison ;
- Vérifier la prise en charge des démarches d’immatriculation.
À ne pas faire
- Prendre uniquement l’avis de celui qui parle le plus fort ;
- Ne pas vérifier la conformité du matériel avec le devis ;
- Ne pas vérifier les conditions de garantie (durée, prise en charge…) ;
- Oublier d’informer sa fédération de son projet ;
- Signer un bon de commande avant retour des dossiers de subvention.
Formation « Responsable de cuma »
La FD cuma 31-09 propose une journée de formation « responsable de cuma » pour aborder les différents points nécessaires à la meilleure gestion possible du collectif. Comprendre le calcul des coûts de revient, acquérir des méthodologies d’organisation avec l’élaboration de règles communes et la prise de décisions sont abordées.
Devenir acteur dans sa cuma, cela s’apprend pour que ça soit un plaisir ! Si cette formation vous intéresse, parlez-en à votre animateur ou animatrice.
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