Benjamin Bataille ne se prédestinait pas à intégrer une cuma
La cuma, au départ, ça ne parlait pas plus que ça au nouvel éleveur. Avec l’idée de se centrer essentiellement sur son troupeau, il imaginait déléguer la majorité de ses travaux aux champs via l’entreprise. Ses cédants, Sylvie et Claude étaient en revanche bien impliqués dans la cuma de la Vallée de la Taute. Ils l’y intègrent. « Lors du parrainage, Claude m’a emmené à l’AG de la cuma pour me présenter, se souvient Benjamin Bataille. Ensuite, j’ai participé aux réunions du groupe tracteur. »
Très gestionnaire, Benjamin aurait même aimé disposer de la liste des matériels avec leurs coûts, dès son entrée à la cuma. Pour lui, le plus d’une cuma c’est la diversité des offres. Il trouve à la fois un service clé en main pour déléguer des chantiers complets et une mise à disposition de petits matériels partagés en petits groupes. Sur cette ferme, il y avait très peu de capital matériels à reprendre. « Cela m’a évité de plomber ma trésorerie pour mes premières années d’activité. Mon adhésion à la cuma a été bien vue par le banquier ! », retient-il.
La cuma de la Vallée de la Taute dispose d’un parc conséquent : 80 matériels dont 4 tracteurs. Elle vit aussi avec un chauffeur et autour d’un hangar. Grâce à l’intercuma avec la cuma de Carville, elle propose à ses adhérents plus de solutions de dépannage et des services supplémentaires. Benjamin Illustre : « Cette année, j’ai réalisé mon chantier d’ensilage avec les quatre remorques et trois salariés de cuma. Ainsi je n’ai pas eu de corvée à rendre. Dans un système comme le mien c’est très appréciable. »
L’organisation des activités s’adapte à l’outil
Pour accéder à tous les services de la cuma, il a versé 5 700 € de parts sociales. Il délègue les vidanges de sa fumière, le labour, le semis de maïs, le transport aux ensilages, le groupe de fauche et tout le débroussaillage, soit une centaine d’heures de travail. En parallèle, il dispose de toute une panoplie de petits matériels (plateau, bétaillère, télescopique, balayeuse, gyrobroyeur, etc.), le tout pour un montant prévisionnel de 8 000 à 9 000 € par an.
Avec l’éclairage de sa précédente expérience professionnelle, le nouvel agriculteur pointe du doigt un pan singulier de la vie coopérative : le bénévolat. « Responsable de matériel, c’est un gros boulot », constate ainsi Benjamin Bataille. Aussi, il verrait d’un bon œil la mise en place d’un système de réservation en ligne des matériels et des salariés, ce qui permettrait d’anticiper et de simplifier le travail des uns et des autres. « Une cuma, il faut qu’elle soit gérée comme une entreprise. L’idéal est d’arriver à une taille optimale pour avoir un responsable salarié et ainsi soulager les responsables dans le quotidien », ajoute-t-il.
Un autre point non chiffrable mais non moins négligeable que met Benjamin, “le horsin”*, en avant c’est le lien social. « Je ne suis pas originaire du territoire. Je fais très peu d’entraide. Grâce à la cuma, je trouve une équipe avec qui échanger techniquement. C’est très appréciable ! » Et il n’oublie pas la fameuse soirée conviviale de la cuma de cet hiver.
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* En Normandie, « horsin » signifie étranger à la région